(Québec) Le Parti québécois demande à la députée caquiste de Bonaventure, Catherine Blouin, de rendre public l’avis de la commissaire à l’éthique et à la déontologie qui a examiné sa situation matrimoniale, elle étant la conjointe d’un maire de sa circonscription.

Dès son élection à l’automne, la députée caquiste a demandé à la commissaire à l’éthique et à la déontologie de lui fournir des recommandations pour éviter de se placer en conflit d’intérêts avec son conjoint, Mathieu Lapointe, qui est le maire de Carleton-sur-Mer. M. Lapointe est aussi préfet de la MRC d’Avignon et président du Regroupement des MRC de la Gaspésie.

Le Devoir rapportait lundi que c’est le député de René-Lévesque sur la Côte-Nord, Yves Montigny, qui est maintenant responsable des relations politiques d’une partie de la Gaspésie en raison de la situation. L’affaire a d’abord été révélée par la radio de la Baie-des-Chaleurs, CIEU FM.

Pour ce qui est des relations politiques à titre de président du Regroupement des MRC de la Gaspésie, M. Lapointe doit se tourner vers la ministre responsable de la région, Maïtée Blanchette-Vézina.

« Pour éviter toute apparence de conflit d’intérêts avec la municipalité de Carleton-sur-Mer et la MRC d’Avignon, dont mon conjoint est maire et préfet, un collègue député s’occupera des éventuels dossiers de ces deux administrations », a indiqué la nouvelle élue dans une déclaration transmise à La Presse. On affirme que M. Montigny a été informé en mars dernier.

Il s’agit d’une situation « inusitée », selon le député péquiste de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé. « Le conjoint de Mme Blouin est à la fois maire de Carleton, préfet de la MRC d’Avignon et président de la Table de tous les préfets de la Gaspésie, ce qui en fait l’interlocuteur numéro un pour les dossiers gaspésiens », a déploré M. Bérubé en mêlée de presse, mardi.

Pour l’instant, je prends acte de cet arrangement inusité qui fait en sorte que les gens ont élu une députée dans leur circonscription, mais que, finalement, pour une partie importante de la circonscription, c’est un député de la Côte-Nord qui devient leur député.

Pascal Bérubé, député de Matane-Matapédia

M. Bérubé invite la députée à montrer patte blanche en révélant l’intégralité de l’avis de la commissaire à l’éthique et à la déontologie. « La députée, alors candidate, s’était engagée pendant la campagne à rendre publique l’intégralité de l’avis, et maintenant on refuse. Et elle dit que non, elle ne le fera pas. Alors, c’est assez pour nous demander ce qui se retrouve dans cet avis-là », a-t-il lancé.

Transparence

De son côté, Mme Blouin assure avoir été « transparente » depuis son saut en politique provinciale. « Depuis que je me suis lancée en politique. Je me suis engagée à consulter la commissaire à l’éthique et à la déontologie si j’étais élue et c’est ce que j’ai fait et depuis j’applique ses recommandations », a souligné l’élue caquiste dans sa déclaration.

Elle rappelle que la décision de remettre certaines responsabilités à son collègue de la Côte-Nord « touche uniquement l’administration de la municipalité [de Carleton-sur-Mer] et la MRC [d’Avignon] ».

Pascal Bérubé se demande par ailleurs pourquoi ces dossiers n’ont pas plutôt été transférés au député caquiste de Gaspé, Stéphane Lacroix, plutôt qu’à un élu de la Côte-Nord. Du côté de l’aile parlementaire de la CAQ, on explique avoir choisi M. Montigny, ex-maire de Baie-Comeau, en raison de son expérience du monde municipal.