(Ottawa) La lutte contre les changements climatiques doit être au cœur des débats parlementaire à Ottawa, estime le député indépendant et ancien lieutenant politique du Parti conservateur au Québec, Alain Rayes.

C’est pourquoi il donne son appui au chef adjoint du Parti vert, Jonathan Pedneault, qui tente de faire son entrée à la Chambre des communes à la faveur de l’élection partielle qui aura lieu le lundi 19 juin dans la circonscription de Notre-Dame-de-Grâce–Westmount.

Selon M. Rayes, qui a quitté le Parti conservateur en septembre dernier à la suite de la victoire de Pierre Poilievre dans la course à la direction du parti, le Parlement a besoin d’une autre voix forte dans le dossier de l’environnement. Et il affirme que la Chambre des communes profiterait d’entendre la voix de Jonathan Pedneault, qui est cochef du Parti vert depuis novembre dernier avec Elizabeth May.

Une victoire de M. Pedneault dans cette circonscription reconnue comme un bastion libéral enverrait un puissant signal à l’ensemble du pays et forcerait tous les partis politiques à refaire leurs devoirs sur la question des changements climatiques, a-t-il fait valoir dans une entrevue accordée à La Presse.

La crise des changements climatiques qui se confirme par la multiplication d’évènements extrêmes comme les inondations, les incendies de forêt sans précédent ou les périodes de chaleur qui touchent plusieurs régions du pays commande que l’on s’attaque à ce dossier avec force, selon lui.

« Cela fait 15 ans que je fais de la politique […] et je me fais interpeller de façon pressante par des citoyens qui sont de plus en plus préoccupés par l’environnement, les changements climatiques, la transition énergétique ou le développement durable », a expliqué le député indépendant de Richmond-Arthabaska.

« Malheureusement, cette voix-là n’est pas nécessairement entendue avec toute la vigueur qu’il faut au Parlement canadien. La cheffe du Parti vert, Elizabeth May, et l’autre député vert Mike Morrice travaillent fort. Ils sont un peu la conscience verte du Parlement. Les électeurs de Notre-Dame-de-Grâce–Westmount ont l’occasion d’envoyer une voix forte au Parlement qui pousserait tous les partis politiques, à l’approche des prochaines élections, à travailler leur plateforme pour offrir quelque chose qui répond aux préoccupations de l’ensemble des Canadiens », a-t-il dit.

« Tout un bagage personnel »

M. Rayes a indiqué avoir rencontré Jonathan Pedneault à quelques reprises dans le passé et affirme avoir été impressionné par les idées du jeune cochef et sa feuille de route. Âgé de 32 ans et originaire de Longueuil, M. Pedneault est un expert des droits de la personne qui a notamment travaillé comme journaliste et à titre d’enquêteur pour Human Rights Watch et Amnistie internationale. Il s’est rendu dans des zones de conflit, entre autres en Afghanistan et plus récemment en Ukraine.

« Il est jeune, dynamique et il a tout un bagage personnel. Il est pragmatique, et cela concorde beaucoup avec ma vision de l’environnement. […] Le Québec, qui se dit progressiste, qui se dit vert, qui a toujours été avant-gardiste dans ses politiques sociales, pourrait envoyer un signal fort en l’élisant », a fait valoir M. Rayes.

Le principal intéressé s’est dit heureux de l’appui formel d’Alain Rayes.

« Alain Rayes a fait preuve d’un extraordinaire courage en quittant le caucus conservateur suite à l’élection de Pierre Poilievre. Il l’a fait en suivant sa conscience et en démontrant une force morale qui manque souvent cruellement au Parlement. Je suis ému et fier de recevoir son appui aujourd’hui. Qu’on soit de gauche, de centre ou de droite, souverainiste ou fédéraliste, on ne peut plus ignorer l’urgence climatique et le besoin d’aller au-delà des considérations partisanes pour protéger la population et la planète », a indiqué M. Pedneault à La Presse.

M. Rayes n’écarte pas l’idée de faire campagne avec M. Pedneault d’ici le 19 juin. Quant à son avenir, il affirme que sa seule priorité pour le moment est de terminer son mandat.

La circonscription de Notre-Dame-de-Grâce–Westmount est vacante depuis la démission de l’ancien ministre des Affaires étrangères Marc Garneau, le 8 mars. Ce dernier a été écarté du cabinet par le premier ministre Justin Trudeau après les élections fédérales de 2021.

Anna Gainey, ancienne présidente du Parti libéral du Canada et fille de l’ancien joueur de hockey du Canadien de Montréal Bob Gainey, brigue les suffrages pour le Parti libéral dans cette circonscription.

En tout, des élections partielles se déroulent dans quatre circonscriptions au pays le 19 juin. Les autres élections partielles ont lieu dans les circonscriptions d’Oxford, en Ontario, de Portage-Lisgar et de Winnipeg-Centre-Sud, au Manitoba.