(Québec) Airbnb n’aura pas le choix de se conformer à la nouvelle loi sur l’hébergement touristique et n’agit pas en « bon citoyen corporatif », déplore Caroline Proulx.

« Sous aucune condition, ça ne va être le statu quo avec Airbnb », a affirmé la ministre du Tourisme mercredi en mêlée de presse. Avec un nouveau projet de loi présentement à l’étude, son gouvernement veut imposer des amendes qui peuvent atteindre 100 000 $ par annonce illégale aux plateformes, qui devront elles-mêmes s’assurer que les locateurs respectent les lois du Québec.

Mardi, la société californienne qui offre à des propriétaires de logement de les louer à court terme a indiqué qu’elle est prête à retirer toutes les offres d’hébergement illégal sur son site, mais croit que c’est la responsabilité du gouvernement de vérifier la conformité des offres.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Caroline Proulx

« Ce que la ministre [du Tourisme, Caroline Proulx] nous demande avec le projet de loi 25, c’est essentiellement de faire le travail des fonctionnaires », dénonce la conseillère en politiques d’Airbnb, Camille Boulais-Pretty, en entrevue avec La Presse Canadienne.

Le projet de loi 25 imposerait un « trop lourd » fardeau administratif à Airbnb, juge Mme Boulais-Pretty. « Les plateformes vont devoir faire une vérification manuelle de chacun des certificats [d’enregistrement] et vont devoir en vérifier la validité. […] On n’a pas le rôle du régulateur. On n’a pas le pouvoir du régulateur. On n’a pas le pouvoir de la police. »

L’entreprise a déposé un mémoire, mais a refusé de se rendre à l’Assemblée nationale pour partager son point de vue.

Changer les règles

La ministre a rétorqué que Airbnb « n’est pas un bon citoyen corporatif ». « On leur a donné une chance […], mais ils ne se sont pas conformés. On a demandé de diffuser des annonces avec un numéro d’enregistrement, la demande somme toute assez simple, ils n’ont pas voulu », a énuméré Mme Proulx.

« On a dit qu’ils allaient changer les règles du jeu et que l’imputabilité allait être sur les plateformes. C’est the name of the game ».

Il était déjà obligatoire pour un locateur d’enregistrer son logement pour le louer à court terme, mais les plateformes comme Airbnb n’avaient pas l’obligation de s’assurer que les logements affichés sur leur site respectaient la loi, et 70 % des annonces étaient illégales, selon une recension du ministère du Tourisme effectuée en 2022.

La ministre souhaite que la pièce législative soit adoptée au plus vite, avant l’été.

Avec La Presse Canadienne