(Québec) Le chef caquiste François Legault a justifié le silence qu’il a imposé à ses élus à la suite de l’abandon de son engagement de réaliser son tunnel autoroutier entre Québec et Lévis.

Radio-Canada avait révélé mardi qu’il a demandé aux élus dans les régions de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches de ne pas exprimer publiquement leur dissidence sur l’abandon du troisième lien.

« Quand on arrive dans une équipe, il faut jouer en équipe », a-t-il dit pour expliquer que tous les 90 députés du caucus de la Coalition avenir Québec (CAQ) avaient apparemment accepté le virage à 180 degrés du parti sur cet engagement-phare. Il a tout de même assuré qu’il y avait de « bonnes discussions » au caucus.

La CAQ est gérée « comme une compagnie […] plutôt que comme une démocratie », a pour sa part affirmé le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon, en mêlée de presse à l’Assemblée nationale.

« Je comprends les députés de la CAQ d’être en beau joual vert et de se demander : “est-ce un parti politique ou c’est une organisation pyramidale ? ” » a dit son homologue de Québec solidaire (QS), Gabriel Nadeau-Dubois. Ça n’a pas de sens. »

Il n’y a pas eu de débat à l’intérieur de la CAQ sur le sujet, a laissé entendre le chef péquiste, qui a dit croire tout de même que la ligne de parti est nécessaire dans une formation politique.

M. Nadeau-Dubois affirme que cette attitude est typique de François Legault qui serait allergique au débat et à la critique.

« Il est clair que, sous François Legault, il y a un contrôle du message poussé à des limites qu’on n’avait jamais vues avant », a déclaré le chef libéral intérimaire, Marc Tanguay.

Il croit que les débats doivent se faire au sein du caucus et qu’ensuite les élus doivent se rallier.

Selon lui, un député qui veut être dissident sur un sujet doit se demander s’il est dans le bon parti.

La semaine dernière, M. Legault a soutenu que la ligne de parti était essentielle dans une formation politique.

Une ancienne députée caquiste, Émilie Foster, a fait une sortie, affirmant que les députés d’arrière-ban sont « écrasés » et réduits au « silence complet » par la ligne de parti.