(Québec) L’État ne devrait pas payer pour des activités de drag queens, ni empêcher les enfants de travailler, a déclaré Éric Duhaime, lors d’une conférence de presse à deux volets, jeudi.

Le chef conservateur était à Québec pour réclamer le retrait du projet de loi 19, qui fixe un âge minimal de 14 ans pour travailler au Québec, et qui impose une limite d’heures pouvant être travaillées entre 14 et 16 ans.

Ce sont les parents qui sont les mieux placés pour guider leurs enfants lorsqu’ils arrivent sur le marché du travail, a plaidé M. Duhaime, qui réitère que le gouvernement n’est pas une « gouver-maman ».

« Le travail, c’est aussi de l’apprentissage, c’est acquérir de l’expérience, c’est sortir un enfant parfois de son isolement. On sait que les trois dernières années au Québec ont été particulièrement difficiles », a-t-il plaidé.

Éric Duhaime était accompagné d’un père de famille, Frédéric Paré, dont la fille de 12 ans livre des plateaux-repas dans une résidence pour personnes âgées. M. Paré qualifie le projet de loi de « liberticide » et de « totalitaire ».

« Le 1er septembre, elle va perdre sa job. Ma fille n’est pas contente, elle est définitivement malheureuse de ce qui va arriver, a-t-il relaté. Elle n’est pas en danger, et elle va perdre sa job ».

« Elle va faire quoi ? Elle est condamnée à “pitonner” sur sa maudite “pitonneuse”, c’est ça qu’elle va faire. […] Le travail, ça l’obligeait à sortir de la maison, ça l’obligeait à socialiser », a-t-il ajouté.

M. Duhaime a dénoncé l’« unanimisme » à l’Assemblée nationale, où le projet de loi a été bien accueilli, pour des raisons surtout de santé-sécurité et de persévérance scolaire.

Pas d’argent public pour les drag queens

Dans un autre ordre d’idées, lorsqu’interrogé sur une motion de l’Assemblée nationale concernant les drag queens, le chef conservateur a déclaré que l’État ne devait pas financer des activités les mettant en vedette.

La motion soulignait que les drag queens ne devaient, en aucune circonstance, faire face à des insultes violentes, à de l’intolérance et à de la haine pour leur participation à la lecture de contes pour enfants.

Dimanche dernier, la Ville de Sainte-Catherine avait dû déplacer le lieu d’une lecture de contes pour enfants, faite par la drag queen Barbada, en raison de la présence de manifestants qui s’opposaient à une telle activité.

Selon M. Duhaime, l’État ne devrait tout simplement pas « s’ingérer » dans ce débat.

« C’est une question qui est morale, c’est du burlesque, ça peut même être vulgaire, les drag queens, en tout cas, moi les spectacles que j’ai vus, c’était ça », a-t-il affirmé.

Doit-on bannir des lieux publics les activités les mettant en scène ? Elles peuvent avoir lieu, en autant « que les gens paient pour, que ce n’est pas l’argent des contribuables qui est en cause », répond Éric Duhaime.