(Québec) Le Québec se distingue des politiques du Tennessee dans sa relation avec les drag queens. Si l’État américain limite désormais leurs spectacles dans les lieux publics, les parlementaires québécois soulignent au contraire que les contes qu’elles racontent aux enfants dans les bibliothèques font de la province « un exemple de l’égalité et de l’équité pour les communautés de la pluralité de genre à travers le monde ».

À l’initiative de Québec solidaire (QS), mardi, les députés ont adopté à l’unanimité une motion qui « déplore la montée des propos haineux et discriminatoires envers les personnes de la communauté LGBTQI2S+ dans la sphère publique ». Dimanche, la Ville de Sainte-Catherine, en Montérégie, a été forcée de déplacer le lieu d’une lecture de contes pour enfants, faite par la drag queen Barbada, en raison de la présence de manifestants qui s’opposent à une telle activité.

Au Salon bleu, la motion qui a été adoptée, mardi, affirme que « l’Assemblée nationale souligne que les drag queens ne devraient, en aucune circonstance, faire face à des insultes violentes, à de l’intolérance et à de la haine pour leur participation à la lecture de contes pour enfants ». À la manifestation, dimanche, on pouvait lire sur une pancarte que « les drag queens n’ont pas leur place dans nos écoles » et que « leur place est dans les établissements 18 ans et plus ».

Questionnée à ce sujet, la ministre Martine Biron, qui est responsable des enjeux liés aux communautés LGBTQ+, a affirmé qu’elle était « désolée et peinée » de voir des manifestants perturber une activité prisée des familles.

« Je dénonce ce qui s’est passé en fin de semaine. Honnêtement, j’ai été désolée et peinée de cette manifestation, parce qu’essentiellement, je trouve que Barbada s’est donné une belle mission. Son heure du conte ne date pas d’hier. C’est depuis 2016 [qu’elle l’organise]. Sa mission est de démystifier l’amour qui se retrouve à l’extérieur de la norme sociale. Je trouve que c’est une belle mission », a-t-elle dit.

« Ça doit être intéressant de voir ça pour les enfants. Les drag queens, avec leurs déguisements, leurs perruques et les paillettes, ça attire l’attention et ça amène les enfants à aimer la lecture », a ajouté Mme Biron.