(Québec) Le Parti québécois (PQ) s’est opposé au dépôt de la motion de Québec solidaire (QS) dénonçant les propos du chroniqueur Gilles Proulx.

Le député péquiste Pascal Bérubé s’est levé au Salon bleu arguant que le « Parlement n’est pas un tribunal ».

La motion, présentée par QS mardi après-midi, ne mentionnait pas explicitement le nom de Gilles Proulx, mais faisait référence à ses propos. On souhaitait notamment que l’Assemblée nationale « dénonce les propos tenus plus tôt en mars sur les ondes de QUB Radio au sujet des député-es du deuxième groupe d’opposition, les qualifiant notamment de “bâtards” et de “cochonneries” ».

La Coalition avenir Québec (CAQ), le Parti libéral du Québec (PLQ) ainsi que les députés indépendants appuyaient la motion. L’unanimité était toutefois nécessaire pour qu’elle puisse être déposée.

Le député solidaire Alexandre Leduc s’est dit « très déçu » que le PQ s’oppose à la motion. « On avait l’occasion de se serrer les coudes. Le PQ a manqué le bateau. »

« On a proposé des amendements qui ont été refusés, a rétorqué Pascal Bérubé. On voulait que ce soit une motion générale, mais eux voulaient vraiment que ce soit collé sur Gilles Proulx pour essayer de rallier la chambre à leur cause et gagner du capital politique. »

Plus tôt mardi matin, QS a affirmé qu’il ne portera finalement pas plainte contre Gilles Proulx, pour ses propos injurieux à l’égard du parti sur les ondes de QUB Radio.

La formation politique avait menacé la semaine dernière d’entamer des procédures judiciaires contre M. Proulx.

En conférence de presse à l’Assemblée nationale, le co-porte-parole de QS, Gabriel Nadeau-Dubois, a indiqué que la Sûreté du Québec (SQ) a contacté QS pour demander si le parti souhaitait porter plainte. QS a refusé de le faire.

« L’objectif de QS, ce n’est pas de traîner personne en cour. C’est d’envoyer un message qu’on ne devrait pas faire ça au Québec, que ce n’est pas correct de faire ça et qu’il y a des limites à ne pas franchir », a-t-il affirmé.

M. Nadeau-Dubois a également dit que la SQ avait contacté Gilles Proulx, mais qu’il n’avait pas de détails sur la discussion.

Le parti entend boycotter les émissions de la station de radio tant qu’il n’aura pas reçu d’excuses publiques et de rétractation complète de la part du chroniqueur.

M. Nadeau-Dubois soutient que les propos de Gilles Proulx sont dangereux pour la sécurité des élus.

« Nous n’avons rien à cirer des excuses de Gilles Proulx »

À mots couverts mardi, le chef libéral par intérim, Marc Tanguay, a demandé à ce que Gilles Proulx soit retiré des ondes.

« Québec solidaire a demandé les excuses de Gilles Proulx. Nous n’avons rien à cirer des excuses de Gilles Proulx. Nous demandons à QUB radio de prendre ses responsabilités », a-t-il indiqué.

Le PLQ n’a pas l’intention de boycotter les émissions de QUB Radio.

Les libéraux n’ont pas été épargnés par le chroniqueur. En septembre dernier, Gilles Proulx a dit qu’ils étaient des « bâtards de démagogues puants à abattre ».

« La liberté d’expression j’en suis, mais à un moment donné tout ne peut pas être permis », a ajouté, M. Tanguay.