(Québec) Avec un projet de « livre blanc », le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon dit s’inspirer de l’Écosse et veut offrir aux Québécois une vision claire de son projet d’indépendance.

« On s’inspire beaucoup de Scotland’s Future, des documents produits en 2014 et renouvelés par la suite en 2022 avec Building a new Scotland. Ce sont des cahiers accessibles à la population qui répondent en des termes simples sur l’intérêt du projet d’indépendance, et sur l’après-indépendance », explique le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon en entrevue.

Avec cette démarche, le gouvernement indépendantiste écossais présente ainsi la politique fiscale qu’il adopterait en cas d’un référendum gagnant, et diffuse des rubriques comme « qu’est-ce que notre proposition veut dire pour votre entreprise », ou « une meilleure économie grâce à l’indépendance ». Et c’est ce que veut faire le Parti québécois, a expliqué M. St-Pierre Plamondon.

Il compte donc sur ce congrès pour lancer les bases de « chantiers », comme ce livre blanc, qui outilleront le Parti québécois lors de la prochaine campagne électorale, dans quatre ans. Et il fait le parti qu’elle portera notamment sur « l’échec de la doctrine caquiste » à faire des gains à l’intérieur du Canada.

Il mise aussi sur un nouvel exercice de budget de l’an un pour mousser l’option souverainiste. Rappelons qu’une première version du budget de l’an un préparé par l’équipe de M. St-Pierre Plamondon n’a finalement jamais été dévoilée. Elle devait l’être en juin 2022, puis lors des élections générales d’octobre. Le chef péquiste a plaidé que la crise de l’inflation a trop changé la donne économique. L’exercice sera repris, mais le travail effectué en 2022 permettra d’avancer plus vite, a-t-il expliqué.

Après les budgets

Les péquistes attendent la publication des budgets de Québec et d’Ottawa en mars pour retourner à la table à dessin. Avec cet exercice, M. St-Pierre Plamondon veut que sa formation politique n’ait pas « juste le nez collé sur l’actualité », mais qu’elle se permette de « réfléchir à l’avenir ». « La plupart des annonces de ce qu’on va faire demain sont dans cet esprit de profiter de ces quatre années pour travailler pour l’avenir », a-t-il dit.

M. St-Pierre Plamondon fera face à un vote de confiance samedi lors du congrès du Parti québécois à Sherbrooke, un passage obligé après les élections, mais personne ne retiendra son souffle sur les résultats. Le mot de la présidente du congrès, Catherine Gentilcore, qui ouvre le cahier du participant remis aux militants, donne le ton. « Qui aurait dit du Parti québécois, il y a un an, qu’il aurait un chef élu dans Montréal, qui deviendrait l’une des cinq personnalités politiques les plus appréciées des Québécois ? », écrit-elle.

Mais « évidemment, tout n’est pas gagné », ajoute-t-elle ensuite. Le PQ se prononcera également sur deux propositions de son aile jeunesse. La première est de se pencher sur le système de redevances sur l’eau payée par les entreprises privées, que ce soit les embouteilleurs ou les industriels des mines et des pâtes et papiers. La deuxième, qui n’a pas l’appui de la commission politique du parti, demande à l’aile parlementaire du parti de déposer un projet de loi pour abaisser l’âge du droit de vote à 16 ans.