(Ottawa) Le gouvernement Trudeau ne savait rien du programme de la Ville de New York consistant à offrir gratuitement des billets d’autobus à des migrants, dont certains allaient peut-être ensuite au chemin Roxham.

À Ottawa, on a été pris de court par cette information révélée lundi par le New York Post, que le cabinet du maire new-yorkais, Eric Adams, a ensuite confirmé aux médias canadiens, selon ce qu’a indiqué mardi soir à La Presse une source gouvernementale fédérale.

Cette même source a souligné que des discussions avaient eu lieu entre des représentants de l’ambassadrice du Canada aux États-Unis, Kirsten Hillman, et certains interlocuteurs américains, mardi, en lien avec cette affaire.

« Certains veulent aller au Canada, d’autres veulent aller dans des États où il fait plus chaud, et nous sommes là pour eux alors qu’ils continuent à suivre ce rêve », a déclaré le maire Adams sur les ondes de Fox News, lundi.

« Ceux qui cherchent à aller ailleurs, nous ne les poussons pas ou ne les forçons pas, s’ils cherchent à aller ailleurs, nous les aidons dans le processus de réémission des billets. Nous avons constaté que les gens avaient d’autres destinations, mais qu’ils n’étaient obligés de venir qu’à New York », a-t-il aussi affirmé.

La Ville de New York offre des billets d’autocar gratuits aux migrants qui veulent quitter son territoire, mais rien ne permet toutefois de croire qu’elle les incite à se rendre au Canada en passant par le chemin Roxham, à en croire les propos de la porte-parole de la mégapole.

« Notre objectif est d’aider les demandeurs d’asile qui souhaitent se déplacer vers un autre endroit, pour rejoindre des amis et des membres de leur famille ou de leur communauté », a écrit lundi Kate Smart, porte-parole de la Ville.

Washington se « dégage de sa responsabilité »

À la Chambre des communes, le député bloquiste Alexis Brunelle-Duceppe a tenté d’en savoir davantage sur cette affaire.

« C’est rendu que les Américains utilisent cette voie irrégulière pour se dégager de leur propre responsabilité et invitent des réfugiés à partir vers le Québec pour des raisons qui, parfois, sont tout sauf humanitaires. Qu’attend le gouvernement pour suspendre l’Entente sur les tiers pays sûrs ? », a-t-il demandé.

Le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Sean Fraser, lui a répondu que les libéraux continuaient leurs « pour moderniser l’entente avec les États‑Unis ».

Avec Suzanne Colpron, La Presse