(Shawinigan) Le premier ministre Justin Trudeau estime qu’il existe « un momentum » dans les négociations avec les provinces sur la hausse des transferts en santé.

De passage à Shawinigan où il a visité les installations de l’entreprise FLO qui fabrique des bornes de recharge pour les véhicules électriques, M. Trudeau a toutefois souligné qu’il reste encore beaucoup de travail à accomplir avant de parapher une entente, reprenant ainsi à son compte les propos du ministre de la Santé, Jean-Yves Duclos.

« Il reste du travail à faire, mais on sent qu’il y a du momentum très positif », a indiqué le premier ministre en conférence de presse.

Cela dit, il a soutenu que les provinces ont la marge de manœuvre financière, à court terme, afin d’investir davantage dans les soins de santé. Rappelons que les provinces réclament depuis plusieurs mois une hausse substantielle des transferts en santé, à la hauteur de 28 milliards de dollars par année. Les premiers ministres provinciaux ont aussi demandé à M. Trudeau de convoquer une réunion dès le but de l’année afin de régler ce dossier.

À Québec, le premier ministre François Legault a dit mercredi qu’il espère une rencontre entre les provinces et le fédéral dans les semaines à venir, afin qu’une augmentation des transferts fédéraux en santé s’inscrive dans le prochain budget Freeland.

« C’est important pour le Québec. C’est important pour l’Ontario. Je suppose que c’est important pour toutes les provinces », a dit M. Legault, insistant pour que le front commun des provinces sur la question se maintienne tout au long de la négociation avec Ottawa.

Mais sur ce point, Justin Trudeau a voulu être « très clair » mercredi : « les investissements dont on est en train de parler du côté fédéral, ce sont des investissements pour assurer le moyen terme et le long terme pour améliorer de nos systèmes de santé. Oui, on a besoin de l’aide maintenant. Mais les provinces ont la capacité fiscale d’investir tout de suite dans les besoins de tous les jours », a-t-il soutenu.

« Ce qu’on a appris pendant la pandémie, c’est que notre système et la direction de notre système ont besoin de plus d’investissements. C’est pour cela qu’on est là pour conclure des ententes qui vont durer pour les années et même les décennies à venir pour bâtir des façons de travailler, des façons d’innover dans nos systèmes de santé », a-t-il affirmé.

M. Trudeau doit poursuivre sa tournée à Trois-Rivières cet après-midi. Le hasard a voulu que le chef du Parti conservateur, Pierre Poilievre, se trouve au même moment dans cette même ville.

Interrogé à ce sujet, M. Trudeau n’a pu s’empêcher de décocher une flèche à son adversaire conservateur, qui a entrepris une tournée de trois jours du Québec qui l’a aussi mené à Montréal lundi et à Québec mardi.

« Je suis content de voir que M. Poilievre commence à prêter un peu d’attention au Québec », a-t-il lancé d’emblée. « C’est important que tous les partis soient présents à travers le pays. Il va peut-être être à l’écoute des priorités des Québécois. Il va peut-être entendre que pour les Québécois l’économie et l’environnement ne sont pas en contradiction. Ils doivent aller ensemble. S’il veut avoir un bel exemple de cela, il n’a qu’à parler à Louis Tremblay (le PDG de FLO). Il a démontré avec FLO ici à quel point on peut créer des solutions, des emplois en bâtissant une économie plus verte pour l’avenir », a-t-il dit.

« Si sa visite au Québec donne à M. Poilievre une meilleure compréhension à quel point c’est important d’avoir un plan pour lutter contre les changements climatiques, c’est une très bonne chose. […] Je suis content de le voir ici, mais ce n’est pas parce qu’il est ici que je m’en viens chez moi. »

Avec Hugo Pilon-Larose, La Presse