(Ottawa) Et de six. L’envoyé du Kremlin à Ottawa, Oleg Stepanov, est convoqué pour une sixième fois par le gouvernement canadien.

Cette fois, on a demandé à l’ambassadeur de rendre des comptes sur deux éléments : les frappes de missiles contre une tour d’habitation à Dnipro, qui ont fait plus de 40 victimes civiles, et les propos tenus par le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

Nous allons convoquer l’ambassadeur russe au Canada pour le confronter face à la brutalité des attaques russes contre les populations civiles à Dnipro, et pour condamner en [le] regardant droit dans les yeux les commentaires antisémites du ministre Lavrov.

Mélanie Joly, ministre des Affaires étrangères

Le chef de la diplomatie russe a comparé mercredi matin les actions des pays occidentaux contre son pays à la « solution finale » du régime nazi pour exterminer les Juifs.

Un peu plus tard, l’ambassade de Moscou à Ottawa a directement interpellé la ministre Joly sur Twitter avec des propos du même acabit.

« La Russie/URSS a été la force décisive pour sauver l’Europe du nazisme et mettre fin au génocide. [La ministre] Mélanie Joly semble ignorer cela et a complètement oublié que le Canada et la Russie étaient des alliés de la Seconde Guerre mondiale », a-t-on écrit sur le réseau social.

« La Russie ne laissera pas le néonazisme croître et se propager en Europe et ailleurs », est-il aussi écrit.

Dans la foulée de l’attaque à Dnipro, le Bloc québécois avait exhorté la ministre à convoquer Oleg Stepanov, que certains souhaiteraient voir expulsé du pays. Le chef de mission de la Russie au Canada a été sommé de s’expliquer auprès d’Affaires mondiales Canada une demi-douzaine de fois depuis le début de l’invasion.

Il a notamment été rencontré au sujet du massacre à Boutcha, des commentaires homophobes et anti-LGBTQ véhiculés sur le compte Twitter de l’ambassade, et pour avoir nié l’existence de l’Holomodor (la famine et le génocide ukrainiens de 1932-1933).

En fin de journée, mercredi un porte-parole de l’ambassade russe a soutenu que M. Stepanov avait fait auprès du gouvernement le même plaidoyer que Vladimir Poutine, soit que « la tragédie était imputable à la défense aérienne ukrainienne qui opère dans des zones civiles en violation du droit international humanitaire ».

Visite du ministre britannique

La ministre Joly recevait mercredi à Toronto son homologue britannique, James Cleverly.

L’un comme l’autre a offert leurs sympathies aux proches des victimes de l’écrasement d’hélicoptère près de Kyiv qui a fait plusieurs victimes, dont le ministre ukrainien de l’Intérieur Denys Monastyrsky. L’accident a fait au moins 14 morts, dont un enfant d’une école maternelle.

Ils ont aussi promis de continuer à envoyer du matériel militaire à l’Ukraine.

Avec l’Agence France-Presse