(Québec) Les pétrolières engrangent des profits « à la limite de la fraude », soutient le Parti québécois (PQ), qui revient à la charge avec son idée de taxer les surprofits.

En entrevue mercredi, à la veille de la mise à jour économique du gouvernement Legault, le chef du PQ, Paul St-Pierre Plamondon, a plaidé que la situation avait empiré dans les derniers mois.

Par exemple, les marges de profit au détail sur la Côte-Nord sont passées de 14 à 27 cents le litre, malgré une diminution du prix du baril, a-t-il illustré.

Par rapport à leur moyenne des 52 dernières semaines, les marges au détail étaient, vendredi dernier, plus élevées de 110 % à Sherbrooke, 67 % à Shawinigan, 62 % à Saint-Hyacinthe et 42 % à Québec.

Le chef péquiste a déclaré qu’un énoncé économique était l’occasion pour les partis d’opposition de proposer les solutions les plus complètes, dans ce cas-ci « vis-à-vis un problème d’inflation qui fait mal ».

« Il y a un problème de concurrence et de fixation des prix. C’est plus que temps de s’intéresser aux causes du problème et d’aller chercher des sommes là où il y a eu des profits à la limite de la fraude », a-t-il affirmé.

Selon lui, certains pays dans le monde taxent déjà les profits jugés excessifs, ou ont l’intention de le faire : on n’a qu’à penser au Royaume-Uni et à l’Allemagne, a-t-il poursuivi.

Il souligne en outre que le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), Antonio Guterres, encourage désormais de taxer les superprofits des pétrolières.

Si le Québec taxait à 25 % ces surprofits, il récupérerait 1 milliard « qui nous permettrait de soutenir des familles dans le besoin, notamment », calcule le chef péquiste.

Mais la « vraie solution », d’après lui, c’est d’avoir des lois de concurrence qui ont du « mordant », que ce soit pour l’épicerie, le pétrole ou les télécommunications.

« Nous, on veut un bureau québécois de la protection du consommateur qui soit dédié uniquement aux pratiques déloyales et anticoncurrentielles. »

Enfin, il faudra doubler le crédit d’impôt pour solidarité, selon le PQ. « En donnant des chèques à tout le monde, on n’envoie pas les sommes d’aide là où il y a des besoins », maintient Paul St-Pierre Plamondon.

« Juste imprimer des chèques ne règle pas le problème pour 2023. Il n’y a aucun signe que l’épicerie va être plus abordable et aucun signe qu’à la pompe, ça va être plus vivable cet hiver, donc ça prend des solutions. »

Mercredi, la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, a défendu l’envoi massif de chèques de 400 $ à 600 $ comme mesure anti-inflation.

« On a décidé de viser le plus de monde possible pour être sûr de ne pas échapper des gens qui en ont besoin », a-t-elle dit. Elle a laissé entendre que d’autres mesures pourraient être annoncées lors de la mise à jour économique jeudi.