(Winnipeg) Justin Trudeau a annoncé vendredi l’imposition de sanctions à 35 autres Russes et l’émission par Ottawa d’obligations que les Canadiens pourront acheter afin de soutenir le gouvernement ukrainien.

Le premier ministre affirme que parmi les 35 personnes maintenant visées par des sanctions canadiennes, on retrouve d’influents dirigeants de la compagnie d’État Gazprom et six entités du secteur de l’énergie.

Par ailleurs, les « obligations de souveraineté de l’Ukraine », d’une durée de cinq ans, seront offertes aux investisseurs par l’intermédiaire des banques canadiennes. L’argent sera acheminé directement vers l’Ukraine, par l’intermédiaire du Fonds monétaire international, indique le gouvernement canadien, qui précise que les taux de rendement seront annoncés « prochainement ».

Le premier ministre Trudeau a fait ces annonces vendredi matin à Winnipeg, où se tient le Congrès triennal des Canadiens d’origine ukrainienne.

Lors de sa visite à Winnipeg, M. Trudeau devrait aussi recevoir une demande formelle du gouvernement du Manitoba afin qu’Ottawa fournisse plus d’argent pour venir en aide aux Ukrainiens qui fuient la guerre.

La première ministre Heather Stefanson assure que le Manitoba est heureux d’avoir accueilli près de 12 000 Ukrainiens depuis le début de l’invasion russe en février dernier. Mais elle affirme avoir besoin de plus d’argent pour fournir du logement, des soins de santé, des services d’éducation à ces nouveaux arrivants.

Mme Stefanson affirme que le Manitoba a accueilli plus de 10 % de tous les réfugiés ukrainiens venus au Canada, alors que la province ne représente que 4 % de la population canadienne. « Ils ne sont pas déclarés comme étant des réfugiés et n’ont pas de statut de réfugié, ce qui s’accompagne normalement d’un financement fédéral », déplorait Mme Stefanson en entrevue jeudi.

« (Le fédéral) a un rôle à jouer ici ; il le devrait. Et nous avons eu des discussions avec (Ottawa), mais ça ne nous empêchera pas entretemps de faire ce que nous faisons (en soutenant les Ukrainiens). »

Sanctions

Devant les membres du Congrès ukrainien canadien, vendredi matin, M. Trudeau a réitéré que la guerre en Ukraine « devait se terminer par une défaite de Poutine ».

Le Canada a imposé « les sanctions les plus sévères jamais imposées contre une grande économie, y compris contre la Banque centrale russe », a-t-il soutenu.

Depuis février, Ottawa dit avoir sanctionné plus de 1400 individus et entités. Elles visent « les complices » de Vladimir Poutine, les oligarques « qui facilitent ses actions » et les législateurs « qui ont approuvé les brutalités » commises contre les Ukrainiens.

« Et nous avons l’intention d’imposer de nouvelles sanctions aux membres des secteurs russes de la justice et de la sécurité, y compris les policiers et les enquêteurs, les procureurs, les juges et les responsables de pénitenciers ; toute personne impliquée dans des violations flagrantes et systémiques des droits de l’homme contre des dirigeants de l’opposition russe », a poursuivi M. Trudeau.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a remercié M. Trudeau sur les réseaux sociaux. « Je remercie mon ami Justin Trudeau pour l’annonce d’aujourd’hui. Les obligations ukrainiennes de souveraineté, garanties par le gouvernement canadien, permettront à tous de contribuer à notre victoire », a-t-il écrit.

Le Congrès ukrainien canadien a déclaré que le soutien du Canada et d’autres alliés a aidé l’Ukraine à résister à l’invasion qui a commencé il y a plus de 240 jours, et que les obligations contribueront à ouvrir la voie à la paix.