« Vous ne pouvez pas voter. » Au bout du fil, Joëlle Dupuis et Jesse Courchesne n’en revenaient pas. Un employé du Directeur général des élections du Québec (DGEQ) venait de leur dire qu’ils ne pourraient exercer leur droit de vote en raison de délais liés à leur changement d’adresse, qui avait pourtant été fait à temps.

Le couple, qui s’est installé début septembre dans Hochelaga-Maisonneuve, dit avoir rapidement signifié son changement d’adresse pour être en mesure de voter dans sa nouvelle circonscription. « On est passés par le Service québécois de changement d’adresse (SQCA), au lieu d’Élections Québec, en pensant que ça allait être plus rapide. C’était le but », explique Joëlle Dupuis.

En principe, Élections Québec donne jusqu’au 29 septembre pour modifier son adresse. « Ç’a été fait bien avant. Tout était en règle », assure Jesse Courchesne.

Mais lundi dernier, jour du vote, tout ne fonctionne pas comme prévu. En se rendant à ce qu’ils pensent être leur nouveau bureau de vote, Joëlle et Jesse se heurtent à un premier obstacle : ils ne sont pas inscrits sur la liste électorale. Un employé leur indique alors d’aller voter à leur ancienne adresse respective.

Le couple téléphone alors au Directeur général des élections (DGEQ). Il est alors pratiquement 19 h, et le vote se termine bientôt. « L’employé nous a dit qu’il ne nous voyait nulle part, sur aucune liste. Et puis, on nous a carrément dit : « Vous ne pouvez pas voter. » L’employé m’a même dit que si je votais, ça serait de la fraude, et qu’il y aurait des amendes. Je n’en revenais pas », confie Joëlle.

Un employé de parti à la rescousse

Quelques minutes plus tard, la chance a souri aux deux jeunes électeurs : le bénévole d’un parti politique, qui faisait « sortir le vote », a appelé Jesse. « Ce bénévole a juste vérifié mes informations sur la plateforme d’Élections Québec, et là il a trouvé que j’étais toujours associé à mon ancienne adresse. J’ai pu voter sans aucun problème », raconte-t-il, déplorant avoir été « autant mal informé par Élections Québec ».

Ce dernier a d’ailleurs publié son histoire sur les réseaux sociaux. Sous une publication sur Instagram, plusieurs autres internautes disent avoir vécu le même genre de situation.

« Ma mère avait appelé il y a quelques semaines pour confirmer qu’elle était sur la liste pour voter. Ils lui ont dit que tout était beau, mais en arrivant pour voter, on lui a dit qu’elle n’était pas sur la liste, et qu’elle allait seulement pouvoir voter la prochaine fois », a déploré l’un deux.

Jointe par La Presse, la porte-parole d’Élections Québec, Julie St-Arnaud, explique qu’il revient à chacun de « bien vérifier son lieu d’inscription, sur l’avis envoyé à tous les foyers du Québec ».

« En général, la liste électorale est bien inscrite, mais des cas de figure comme ça, on en voit à chaque élection », confie-t-elle.

Élections Québec « n’a pas rencontré de problématique spécifique au regard de l’extraction ou de la révision de la liste électorale », assure-t-elle. « Les cas du genre ne sont pas plus nombreux qu’à l’élection précédente. Il n’y a rien qui nous indique qu’il y a une situation problématique qui aurait fait en sorte que des électeurs disparaissent mystérieusement ou ne peuvent pas voter. »

Comme chaque année, des évaluations « post-mortem » seront réalisées. « Si on détecte quelque chose, c’est certain qu’on va informer la population », conclut Mme St-Arnaud.

En savoir plus
  • 24 sur 24
    Le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale confirme quant à lui avoir été « informé » de certaines problématiques liées aux changements d’adresse lors du vote. Sa porte-parole, Catherine Poulin, rappelle toutefois que les données relatives aux changements d’adresse sont en principe transmises par le SQCA « toutes les heures, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, aux ministères et organismes ».