(Québec) À peine les élections sont-elles terminées que la Ville de Québec lance une nouvelle offensive pour convaincre ses citoyens des bienfaits du tramway : une campagne de publicité dans le style de la radio parlée.

Les créateurs ont imaginé un personnage qui rappelle un animateur de radio. « Tom Tramway » est à la barre de l’émission fictive Gros bon sens, « l’émission où on réfléchit en commun même si c’est juste moi qui parle ».

Le premier segment a été diffusé mercredi, notamment sur les ondes de CHOI Radio X, où les animateurs sont ouvertement contre le projet cher à l’administration municipale. Il s’attaque à l’idée selon laquelle la création d’un réseau de tramway va défigurer Québec.

« Y’a du monde contre le tramway parce qu’ils trouvent qu’il y a trop de fils électriques comme c’est là. Ben vous avez raison, il y en a trop. Et vous savez quoi ? Avec le tramway, il va y en avoir moins. Ils vont tous être enterrés sous le trajet sauf un par direction », lance Tom Tramway.

La campagne au coût de 113 830 $ sera diffusée « sur l’ensemble des radios commerciales, communautaires et étudiantes de Québec », a précisé le porte-parole de la Ville de Québec, David O’Brien. Elle va se décliner en cinq messages qui vont aborder autant de facettes du projet.

Elle « vise à rectifier certaines perceptions », dans « une approche ludique », note M. O’Brien.

Sur la page Facebook Tramway de Québec, on peut lire : « Vous avez probablement déjà participé à un de “ces soupers” où il s’en dit des affaires au sujet du tramway… ! »

« Des fois on peut s’y fier, des fois moins. Au cours des prochaines semaines, Tom Tramway nous partage son opinion avec des faits vérifiés. Ça fait du bien, n’est-ce pas ? »

« Un mauvais projet »

Plusieurs animateurs de la radio parlée de la capitale ont adopté une attitude très négative envers le projet de tramway. Encore mercredi, sur les ondes de Radio X, Dominic Maurais parlait d’« un mauvais projet, trop cher ».

Un autre animateur de la même station a ajouté que le maire de Québec était « un peu crosseur » de voir dans l’élection de la CAQ un nouveau signe de l’appui de la population envers le tramway.

Le projet de quelque 4 milliards vise à doter Québec d’un premier système structurant de transports en commun. En mai dernier, un sondage Léger montrait que seuls 44 % des citoyens de Québec étaient d’accord avec le projet, et 51 % étaient contre.

Un groupe d’opposants, Québec mérite mieux, a même décidé de traîner la Ville devant les tribunaux pour la forcer à abandonner le tramway. Représentés par l’avocat Guy Bertrand, ils seront entendus par la Cour supérieure le 5 décembre.

Le maire de Québec, Bruno Marchand, s’est engagé à publier régulièrement des sondages d’opinion payés par la Ville au sujet du tramway. Il pense pouvoir convaincre ses citoyens du bienfait du projet d’abord présenté par Régis Labeaume en 2018.

Il ne s’agit pas de la première campagne de publicité de la Ville du Québec pour vendre son tramway. En 2020, la municipalité avait lancé un appel d’offres pour une campagne de 2,5 millions de dollars.

Cet été, une sorte d’« escouade tramway » s’est même promenée dans la ville pour vanter le projet.