(Ottawa) Le gouvernement Trudeau pourrait suspendre les exigences vaccinales pour les gens qui entrent au Canada à compter du 30 septembre. Concrètement, cela voudrait dire qu’un voyageur qui n’est pas vacciné n’aurait plus à se soumettre à une quarantaine de 14 jours en arrivant au pays.

Ottawa compte aussi mettre fin aux tests aléatoires de dépistage de la COVID-19 dans les aéroports internationaux et aux postes frontaliers, également à compter du 30 septembre, selon ce que rapporte le quotidien The Globe and Mail. Cependant, l’obligation de porter un masque dans les avions et les trains restera en vigueur.

Enfin, il envisage de rendre l’utilisation de l’application ArriveCAN optionnelle pour les voyageurs qui arrivent au pays par avion, par voie terrestre ou encore par bateaux.

Une source gouvernementale a confirmé à La Presse que ces options sont à l’étude mardi après-midi. Mais elle a insisté pour dire qu’aucune décision finale n’avait encore été prise.

Le Parti conservateur réclame depuis des mois que l’on fasse passer l’obligation de porter un masque à la trappe, à l’instar de l’obligation de remplir le formulaire ArriveCAN avant d’entrer au Canada et le dépistage aléatoire de la COVID-19.

Les gens qui montent à bord d’avions et de trains sous réglementation fédérale doivent porter un masque tout le long de leur trajet. Le masque est aussi exigé aux points de fouille dans les aéroports, à l’embarquement, et dans la zone de contrôle des douanes.

Récemment, le Conseil national des lignes aériennes du Canada a pressé le gouvernement Trudeau de permettre aux voyageurs de laisser tomber le masque, comme l’ont d’ailleurs déjà fait plusieurs pays.

Des pays parmi les plus stricts en matière de mesures sanitaires contre la COVID-19, comme l’Australie et la Nouvelle-Zélande, ont déterminé qu’il ne serait dorénavant plus nécessaire de porter un masque à bord de vols domestiques et internationaux.

L’Allemagne, qui faisait cavalier seul au sein de l’Union européenne, doit bientôt prendre le même virage. Au Canada, si on a suspendu en juin dernier l’obligation vaccinale pour monter à bord d’un avion ou d’un train, on a décidé de maintenir l’obligation de se couvrir le visage durant ces déplacements.

La disparité des consignes est un casse-tête pour les voyageurs, mais surtout, un fardeau pour les compagnies aériennes et leurs employés, déplore Jeff Morrison, président et chef de la direction du Conseil national des lignes aériennes du Canada, qui représente Air Canada, Air Transat, Jazz Aviation LP et WestJet.

« On n’en parle pas vraiment, mais les équipages qui doivent faire respecter la règle se font de plus en plus harceler par les passagers. Oui, ça arrivait au début de la pandémie, mais c’est encore pire depuis un certain temps », affirme-t-il en entrevue.

Et puisque que les Canadiens sont de plus en plus vaccinés ou attrapé la COVID-19, et que l’aération à bord des aéronefs est sécuritaire, il faut que les masques tombent, plaide-t-il en invitant les ministres fédéraux à prendre le pouls des compagnies aériennes et de leurs employés.

Mais au cabinet du ministre Alghabra, on a plaidé que le maintien de cette obligation suit « les recommandations de la santé publique ».

« Le masque est une mesure sanitaire peu restrictive qui permet de protéger les gens dans un endroit à espace restreint tel qu’un avion. Par contre, comme pour toute mesure, nous les évaluons et les adaptons constamment », a-t-on indiqué.

Avec Mélanie Marquis, La Presse