De nombreux partisans galvanisés ont acclamé le chef du Parti conservateur du Québec (PCQ), dimanche, lors du lancement officiel de sa campagne électorale dans la région de la Capitale-Nationale. Éric Duhaime, qui tente de faire élire ses premiers candidats, a paru lui-même surpris par l’ampleur de ce rassemblement préélectoral.

« Malheureusement, on est encore trop nombreux. Je ne sais pas où il va falloir se réunir la prochaine fois, mais c’est hallucinant », s’est-il exclamé.

« On n’est pas habitués d’avoir autant de monde que ça », avait fait remarquer la candidate dans Iberville et comédienne Anne Casabonne un peu plus tôt. « La prochaine fois, on va demander le Centre Vidéotron ou le Centre Bell ! »

Au moins 800 personnes étaient entassées dans la salle du Complexe Capitale Hélicoptère de Québec, où le PCQ a dévoilé son autocar pour la campagne électorale, orné de la photo grand format du chef. La salle était remplie, et personne n’a été vu portant un masque. M. Duhaime a distribué généreusement les poignées de main, les accolades et les bises aux dames présentes. Les organisateurs ont même dû refuser l’entrée à des militants.

PHOTO FRANCIS VACHON, LA PRESSE CANADIENNE

La salle du Complexe Capitale Hélicoptère de Québec était pleine à craquer lors du lancement de la campagne d’Éric Duhaime.

Cette élection-là va être importante, elle va être historique […] Le 3 octobre, on va se débarrasser de ceux qui nous ont piétiné nos droits, nos libertés !

Éric Duhaime, chef du Parti conservateur

Il a dirigé toutes ses attaques vers François Legault, chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), ignorant totalement les chefs des autres partis. Le premier ministre a été réduit à un « vulgaire chef de la CAQ, ultra-partisan », qui ne s’est jamais « élevé à la hauteur de premier ministre du Québec ». Ce dernier a préféré ne pas réagir dimanche.

M. Duhaime a bien l’intention de profiter de chaque jour de la campagne pour tailler en pièces le bilan du gouvernement Legault. « Il faut rallier les gens qui veulent se débarrasser de François Legault. Il faut montrer qu’on est l’alternative », a commenté le chef conservateur, en mêlée de presse.

« Briser le tabou »

Même si la population, traditionnellement, a tendance à se tenir au centre de l’échiquier politique, il se dit persuadé que les électeurs sont prêts à le suivre et à adhérer à son programme de droite qui, notamment, prévoit faire une large place au secteur privé.

« Ça fait 40 ans qu’on tourne en rond en matière de santé et que le système est toujours aussi inefficace, a-t-il déclaré. […] Le monopole public ne fonctionne pas. » Il propose de créer une concurrence au sein du régime public pour faire « ce qu’aucun politicien n’a eu le courage de faire », c’est-à-dire « briser le tabou » du privé en santé.

« Nous, on va le faire », a-t-il soutenu.

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Éric Duhaime et plusieurs des candidats conservateurs de la région de la Capitale-Nationale

Éric Duhaime promet aussi « des baisses d’impôt substantielles », la suspension de la taxe sur l’essence, l’exploitation des hydrocarbures « de façon responsable », l’abandon du projet de tramway à Québec et la révision du mode de financement des services de garde.

« On veut être libres chez nous, c’est ça, le vrai enjeu de l’élection qui commence », a-t-il affirmé en reprenant le slogan de son parti et déclenchant une nouvelle salve d’applaudissements.

De nombreux candidats étaient sur place. Le PCQ en a nommé 120 sur 125 à ce jour. Ce lancement de campagne survient une semaine après le dévoilement de sa plateforme électorale intitulée Liberté 22 et centrée sur six thèmes : l’économie, le logement, la santé, le transport, l’environnement, de même que la famille et l’éducation.

La précampagne électorale est commencée au Québec depuis un bon moment déjà en raison du scrutin à date fixe. Les citoyens seront appelés aux urnes le 3 octobre pour choisir les 125 députés de l’Assemblée nationale. Le coup d’envoi de la campagne électorale, par le premier ministre François Legault, est attendu le dimanche 28 août, ou le lendemain, le lundi 29, jour ultime pour respecter le délai fixé par la loi pour un scrutin le 3 octobre.

Le PCQ d’Éric Duhaime, qui n’a encore jamais fait élire de député, tente de faire une percée notamment dans les régions de Québec et de Chaudière-Appalaches.

Avec La Presse Canadienne