(Québec) Elle a fait languir Québec solidaire (QS), mais c’est maintenant chose faite : la fondatrice de Ma place au travail, Myriam Lapointe-Gagnon, portera les couleurs du parti de gauche dans Rivière-du-Loup–Témiscouata aux élections. Elle veut transporter à l’Assemblée nationale son combat pour un meilleur accès aux services de garde subventionnés.

Il y a trois mois, La Presse signalait que la jeune mère de Cacouna était pressentie comme candidate de QS, mais que l’assemblée d’investiture avait été reportée subitement. La doctorante en psychologie disait le 18 mai n’être candidate pour aucun parti « actuellement ». QS a finalement confirmé sa candidature mardi dans un communiqué ; Mme Lapointe-Gagnon est atteinte de la COVID-19 depuis quelques jours.

En entrevue, elle explique que son saut en politique est devenu possible en début d’été : elle a finalement trouvé une place en garderie pour son fils de 19 mois. Elle s’était retrouvée le bec à l’eau à la suite de la fermeture de la garderie en milieu familial que son enfant fréquentait. « On a maintenant une place en milieu familial non subventionné. On va passer d’une place à 8,70 $ à une place à 40 $ par jour. Et ce n’est pas vrai qu’avec le crédit d’impôt, on est tous égaux devant les frais », affirme-t-elle.

En 2018, le gouvernement Legault s’était engagé à diminuer « considérablement » la liste d’attente pour l’obtention d’une place en service de garde. Or, on trouve près de 52 000 enfants sur cette liste, alors qu’il y en avait 42 000 au début du mandat.

Québec n’est pas arrivé à créer toutes les nouvelles places qu’il avait promises en début de mandat. Il y a même moins de places dans le réseau des services de garde aujourd’hui qu’il y a quatre ans, selon les plus récentes données du ministère de la Famille. C’est notamment en raison de la pénurie de main-d’œuvre, des délais pour ouvrir de nouvelles places et des effets de la pandémie.

Le gouvernement a lancé une opération pour ajouter 37 000 places d’ici 2025. Rappelons qu’en vertu d’une entente conclue l’an dernier, Ottawa verse à Québec une compensation de six milliards en cinq ans sans condition avec la création d’un programme canadien de garderies.

« Quand je regarde le bilan du gouvernement, on est vraiment loin du compte, soutient Myriam Lapointe-Gagnon. Il n’a pas été assez proactif dans ce dossier. Et aussi, on n’a pas fait de l’accès à une place en garderie un droit, on n’a pas inscrit ça » dans une loi.

Son « cheval de bataille » sera la création d’une aide financière temporaire destinée aux parents qui n’ont pas de place pour leur enfant, une revendication de Ma place au travail. Elle dit avoir choisi de se présenter sous la bannière de QS, car elle partage ses priorités, comme la lutte contre les changements climatiques, et ses valeurs, comme la justice sociale.

L’actuel député de Rivière-du-Loup–Témiscouata, le caquiste Denis Tardif, ne sollicite pas un deuxième mandat. Pour conserver la circonscription, la Coalition avenir Québec mise sur l’attachée de presse de la ministre du Tourisme Caroline Proulx, Amélie Dionne, ex-conseillère municipale de Rivière-du-Loup. Elle est la fille d’un ancien maire dans la région, Jean-Guy Dionne, et la sœur de Manuel Dionne, directeur des relations médias du premier ministre François Legault.

Le Parti libéral et le Parti québécois, qui tardent à compléter leur équipe électorale, n’ont toujours annoncé de candidature. Ils ont tous deux tenté de recruter Myriam Lapointe-Gagnon. À la mi-juillet, le député péquiste de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé, se disait à la recherche d’un candidat et lançait même un appel à tous sur les ondes d’une station de radio de Rivière-du-Loup. Le PQ en a finalement trouvé un dont l’identité sera connue plus tard.

De son côté, le Parti conservateur du Québec présente Louise Moreault, conseillère en santé et sécurité chez Premier Tech.