(Drummondville) Malgré une facture qui gonfle encore, « le concept de Maisons des aînés, on ne va pas le revoir », soutient la ministre Marguerite Blais, ajoutant que la construction d’établissements supplémentaires est planifiée par le gouvernement pour les prochaines années.

La ministre responsable des Aînés et des Proches aidants a commenté les révélations de La Presse sur l’augmentation de 430 millions de dollars des coûts de construction des maisons des aînés, samedi, à l’ouverture du congrès de la CAQ à Drummondville sous le thème de la « fierté » et sous très haute sécurité.

Un déploiement policier jamais vu jusqu’ici lors d’un évènement politique a été déployé à Drummondville, alors que des rues sont fermées et qu’un large périmètre de sécurité a été établi. Un millier de militants est inscrit, selon la CAQ.

Lors d’une mêlée de presse, Marguerite Blais a défendu bec et ongles le concept de maisons des aînés, alors que des chercheurs du Pôle Santé de HEC Montréal soutiennent dans un rapport que leur « coût très élevé […] semble en faire un modèle difficilement soutenable, considérant le nombre important de places à construire dans les prochaines années afin de faire face à l’évolution démographique ».

Photo Patrice Laroche, archives Le Soleil

La ministre responsable des Aînés et des Proches aidants, Marguerite Blais

« L’intérieur des maisons d’aînés correspond exactement à ce que tous les grands spécialistes en hébergement de soins de longue durée nous disent de faire. Le concept, on ne va pas le revoir », a affirmé Mme Blais, mentionnant du bout des lèvres que certains paramètres de construction pourraient être revus. Elle a indiqué que « plus de places d’hébergement » que celles déjà annoncées seront développées par le gouvernement dans les années à venir, s’il est réélu. Elle ne participera pas à cette nouvelle phase, puisqu’elle quitte la vie politique à la fin du mandat.

Dans ses propres prévisions, le ministère de la Santé et des Services sociaux estime que 20 264 personnes supplémentaires, âgées de 70 ans ou plus, auront besoin d’une place d’hébergement de longue durée en 2028, une hausse de 60 % par rapport à la situation actuelle.

Et c’est sans compter que 3800 personnes sont sur la liste d’attente pour obtenir une place en CHSLD, un nombre qui a augmenté sous la gouverne caquiste.

La ministre Blais relative la hausse des coûts, qui viennent de passer de 2,36 à 2,79 milliards de dollars pour la construction de 46 maisons comprenant 3480 places. « Quand on mentionne que les coûts sont élevés, c’est un fait. Mais c’est un fait aussi que tout a augmenté », a-t-elle soutenu.

« Tout a augmenté », comme le dit la ministre, en raison de l’inflation galopante. Des ministres comme Lucie Lecours et Benoit Charette ont reconnu que beaucoup de citoyens les interpellent au sujet de la hausse du coût de la vie et qu’il s’agit d’une « préoccupation » dominante en ce moment.

Or, le congrès préélectoral ne porte pas du tout sur cet enjeu. Le parti mise sur le thème de la « fierté » avec 23 propositions à saveur nationaliste et identitaire. Mme Lecours et M. Charette ont défendu le thème du congrès, refusant toutefois de dire quelle proposition leur semble la plus importante.

« La prospérité et la fierté ça va ensemble, ça rejoint pas mal les priorités des Québécois », s’est limité à dire le premier ministre François Legault avant d’entrer dans la salle.

Au cours de l’avant-midi, les militants réunis en congrès étaient en train d’adopter rapidement les 23 propositions soumises au débat.

Parmi elles, on demande au gouvernement du Québec de « réitérer » sa demande au fédéral de lui « transférer l’ensemble des pouvoirs en immigration le plus rapidement possible ». Le Québec doit détenir tous les pouvoirs en matière de sélection des immigrants permanents et temporaires « afin de préserver la vitalité du français et le poids démographique des francophones », plaide-t-on.

On propose d’instaurer un cours obligatoire d’histoire du Québec au cégep qui permettrait notamment « de développer un sentiment de fierté chez les jeunes adultes ». On suggère « d’accentuer l’apprentissage de connaissances liées à la culture et à la société québécoise dans le cadre de cours de francisation » destinés aux nouveaux arrivants. La CAQ veut revoir les programmes de français au primaire et au secondaire afin d’améliorer la maîtrise de la langue. Elle milite pour la création d’un musée de l’Histoire nationale du Québec et de chaires de recherche dans les universités qui « prioriseraient, dans différents domaines, l’étude du Québec et qui correspondraient à ses priorités ».