(Ottawa) La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a indiqué que le Canada aidera à enquêter sur les violences sexuelles commises par les troupes russes contre des femmes et des filles en Ukraine.

S’exprimant à Ottawa après des entretiens avec la ministre suédoise des Affaires étrangères, Ann Linde, Mme Joly a précisé que les agents de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) qui participent à l’enquête sur les crimes de guerre en Ukraine aideront à recueillir des preuves de viol et de violence sexuelle par l’armée russe.

Mme Joly a rappelé que le Canada avait fourni 10 agents de la GRC pour aider à recueillir des preuves de crimes de guerre possibles en Ukraine qui pourraient être utilisées dans une affaire devant la Cour pénale internationale.

Elle a dit qu’elle pensait qu’il y avait « des preuves solides d’un génocide » contre le peuple ukrainien par la Russie.

Les députés canadiens ont déjà voté symboliquement pour qualifier de génocide le ciblage russe des civils ukrainiens.

Les deux ministres des Affaires étrangères se sont dites préoccupées par le fait que la violence sexuelle envers les femmes était utilisée par la Russie comme arme de guerre en Ukraine, affirmant que de tels crimes devaient être mis en évidence.

Elles ont déclaré qu’un soutien spécialisé était nécessaire pour les femmes et les filles ukrainiennes fuyant vers les pays voisins et susceptibles d’avoir été violées et maltraitées.

Mme Linde a ajouté que la Suède était à l’avant-garde des enquêtes sur les crimes de guerre contre les civils, y compris les violences sexuelles envers les femmes.

Le pays scandinave a déjà envoyé des « experts en matière d’enquête sur les crimes sexuels et sexistes » pour aider la Cour pénale internationale dans son enquête sur les crimes de guerre. Ils interrogent des réfugiés, « principalement des femmes, des filles et des enfants », en tant que témoins.

S’exprimant après des entretiens avec son homologue suédoise, Mme Joly a réitéré le soutien du premier ministre Justin Trudeau à l’adhésion de la Suède à l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN).

Mme Linde a spécifié que la Suède voulait des « garanties de sécurité » d’autres pays de l’OTAN si elle postulait à l’adhésion à l’alliance militaire, au cas où il y aurait des représailles de la part de la Russie. La Russie se livre déjà à des campagnes de désinformation, notamment en qualifiant à tort des personnalités suédoises de nazis, a-t-elle expliqué.

Plus tôt cette semaine, l’ambassadrice désignée de l’Ukraine au Canada a déclaré que la Russie devait être tenue responsable des crimes sexuels commis par ses troupes, y compris contre des enfants.

Yulia Kovaliv a exposé aux députés d’un comité de la Chambre des communes que la Russie utilisait la violence sexuelle comme arme de guerre. Elle a expliqué que l’Ukraine rassemblait « d’horribles preuves documentées » de crimes de guerre, y compris des crimes sexuels commis par des soldats russes.