(Ottawa) Le candidat dans la course à la direction du Parti conservateur Jean Charest propose un véritable électrochoc pour accélérer la construction de nouveaux logements et faciliter l’accès à la propriété.

Pour s’attaquer à la crise du logement qui frappe toutes les régions du pays, le gouvernement fédéral doit faire l’inventaire de ses quelque 37 000 propriétés, cibler les terrains excédentaires et les mettre en vente pour y construire des logements abordables.

Dans un plan qu’il dévoilera mercredi, l’ancien premier ministre du Québec proposera aussi de lier les investissements fédéraux dans les infrastructures de transports en commun à la densification de logements, de permettre aux investisseurs de différer la taxe sur le gain en capital si les bénéfices des ventes de logements locatifs sont investis dans la construction de nouveaux logements du même genre et de faciliter l’émission de permis électroniques de construction de la part des municipalités afin de réduire les délais.

Parallèlement, M. Charest proposera d’accorder aux acheteurs de nouvelles maisons de payer la portion fédérale de la TVH sur une période de cinq ans et de créer de nouvelles passerelles en immigration pour les candidats ayant des compétences dans le secteur de la construction dans le but d’augmenter la main-d’œuvre qualifiée.

Sommet national

Autre mesure intéressante, il propose que soit élaborée une stratégie de logement « pour les Autochtones et par les Autochtones » qui serait mise en œuvre par les communautés autochtones elles-mêmes.

Et pour assurer une coordination des efforts du gouvernement fédéral, des provinces, des municipalités et des Premières Nations, M. Charest estime qu’il faut organiser un sommet national sur le logement.

« Tout le monde met le doigt sur le même enjeu. Nous avons un problème d’inventaire. Il faut trouver des façons d’accélérer la construction de logements », a indiqué M. Charest dans une entrevue avec La Presse.

Une façon de le faire, c’est d’identifier les propriétés excédentaires qui appartiennent au gouvernement fédéral et voir celles qui peuvent être vendues.

Jean Charest, candidat à la direction du Parti conservateur

« Le sommet serait aussi intéressant. Cela permettrait de faire le point sur cette crise. Il y a différents paliers de gouvernement qui ont des compétences différentes. […] Il faut un chef d’orchestre qui coordonne tout cela et qui est sensible aux besoins de toutes les régions. La situation au Nouveau-Brunswick n’est pas la même qu’à Vancouver », a-t-il ajouté.

M. Charest est l’un des six candidats qui ont reçu le feu vert du comité organisateur de la course au leadership pour briguer la direction du Parti conservateur.

Sont aussi de la course le député conservateur Pierre Poilievre, considéré comme le meneur à l’heure actuelle, et les députés ontariens Leslyn Lewis et Scott Aitchison. Le maire de Brampton, Patrick Brown, et le député provincial indépendant de l’Ontario Roman Baber sont les autres candidats.

Depuis qu’il s’est lancé dans la course, Jean Charest a dévoilé une série de politiques touchant la sécurité énergétique, la protection de l’environnement, le financement des soins de santé, la violence conjugale et les dépenses militaires, entre autres choses.

Les six candidats croiseront le fer durant deux débats organisés par le parti. Le premier, en anglais, aura lieu à Edmonton le 11 mai et le deuxième, en français, aura lieu à Laval le 25 mai. Le prochain chef du parti sera élu le 10 septembre.