(Québec) La cheffe du Parti libéral du Québec, Dominique Anglade, mise sur l’expertise du financier Frédéric Beauchemin pour conserver le château fort de Marguerite-Bourgeoys, laissé vacant par le départ de l’ex-ministre Hélène David.

Ex-directeur général et chef des marchés capitaux à la Banque Scotia, Frédéric Beauchemin briguera les suffrages dans Marguerite-Bourgeoys aux élections générales d’octobre. L’homme de 57 ans est bien connu des libéraux pour avoir milité au sein de la formation et pour avoir porté les couleurs du Parti libéral du Canada dans Terrebonne au scrutin de 2019.

Il avait terminé deuxième derrière le bloquiste Michel Boudrias en remportant 29,26 % des voix. « Ç’a été une expérience humaine », lance celui qui a quitté la Banque Scotia en 2019. Il dit maintenant vouloir faire le saut en politique provinciale, un palier « de proximité », avec les troupes de Dominique Anglade. Il tentera sa chance dans une circonscription sûre, qui appartient aux libéraux depuis sa création en 1966.

Hélène David a remporté son siège en 2018 par une forte majorité (53,4 % des voix) sur son adversaire de la Coalition avenir Québec. La circonscription de Marguerite-Bourgeoys a été représentée par l’ex-ministre Robert Poëti de 2012 à 2018.

M. Beauchemin fera partie de « l’équipe économique » que présentera la cheffe libérale à l’automne. Le candidat dit avoir œuvré au sein de la « communauté d’affaires canadienne » depuis une trentaine d’années. Au cours de ses 10 années comme dirigeant à la Banque Scotia, il a notamment été responsable du développement des affaires auprès des clients commerciaux, institutions gouvernementales et financières.

Frédéric Beauchemin affirme avoir été séduit par le « projet ÉCO » lancé par Dominique Anglade en novembre dernier, qui vise entre autres à nationaliser l’hydrogène vert. « Il y a un ramp up [une montée en puissance] autour de l’hydrogène vert […] 2030, 2035 semble être la période lors de laquelle les joueurs vont avoir été pas mal déterminés [sur le marché], alors on a une fenêtre en ce moment, on est solide là-dedans », explique-t-il.

« On est choyés au Québec, on a l’hydroélectricité, on a de l’eau, on est capables de mettre en place l’infrastructure qui va développer ce projet-là », estime-t-il.

Il dit se lancer en politique par « conviction » alors que la formation peine à faire bouger l’aiguille des sondages à six mois des élections. Les libéraux prêtent particulièrement le flanc à la critique alors que deux formations politiques de défense des communautés anglophones ont vu le jour depuis un mois.

Départs et arrivées

Dominique Anglade a confirmé mercredi la candidature du maire de Saint-Flavien et préfet de la MRC de Lotbinière, Normand Côté, dans Lotbinière-Frontenac. Signe que les élections sont à nos portes, la cheffe libérale s’adonnera à plusieurs annonces de candidats au cours des prochains jours.

Plusieurs circonscriptions ont par ailleurs récemment été laissées vacantes par des vétérans, comme Marguerite-Bourgeoys où Hélène David a confirmé qu’elle ne solliciterait pas de nouveau mandat, et feront place à du sang neuf.

Les députés libéraux Monique Sauvé, Nicole Ménard, Jean Roussel et Christine St-Pierre ont annoncé au cours des dernières semaines qu’ils ne brigueront pas un nouveau mandat en octobre. Ces départs s’ajoutent à ceux de Francine Charbonneau, Gaétan Barrette et Lise Thériault qui ont rendu publique leur décision avant les Fêtes, l’an dernier. Kathleen Weil, Pierre Arcand et Carlos Leitão laissent toujours planer le suspense quant à leur avenir politique.