(Québec) La cheffe libérale Dominique Anglade dénonce la position « extrême » des deux nouveaux partis anglophones qui, accuse-t-elle, veulent faire du Québec une province bilingue.

Mardi, un groupe anglophone a annoncé la création du Parti canadien du Québec. La semaine dernière, c’est l’ancien candidat à la mairie de Montréal Balarama Holness qui a lancé sa propre formation politique, Mouvement Québec.

Ces deux nouveaux joueurs sur l’échiquier politique sont de mauvais augure pour le PLQ. Ce dernier craint une division du vote au sein d’un électorat qui lui est traditionnellement fidèle.

Après avoir adopté une attitude défensive face à ces deux nouveaux partis, Dominique Anglade est passée à l’offensive mercredi. Lors d’un point de presse à l’Assemblée nationale, elle a répondu par l’affirmative lorsqu’on lui a demandé si ces partis « prônent une certaine forme d’extrémisme ». Elle leur reproche de préconiser un « Québec bilingue ».

« C’est sûr que c’est extrême, ce genre de position », a-t-elle dit, soulignant que le « le Québec est une société francophone dans laquelle » se trouve une « minorité d’expression anglaise que l’on doit respecter ».

« Tout ce qui parle de dire qu’on doit revoir la loi 101, c’est ce que j’ai entendu [de la part des deux partis], il n’y a personne ici, au Parti libéral du Québec, qui va remettre en question la loi 101. On peut avancer ensemble de façon inclusive », a-t-elle ajouté. Le PLQ est selon elle la seule « tente » sous laquelle peuvent se réunir ceux qui veulent défendre les intérêts de tous, les francophones comme les anglophones.

La création des deux partis sont le résultat de la « polarisation sur l’échiquier politique » à laquelle on assiste ici comme ailleurs, a-t-elle plaidé.

Le Parti canadien du Québec a fait du bilinguisme et du respect de l’intégrité de la Constitution canadienne des principes fondateurs. De son côté, M. Holness a déjà proposé de donner à la Ville de Montréal un statut bilingue et de tenir un référendum sur la question, mais il a dit ne pas avoir l’intention de ramener cette proposition.

Anglade manque de « courage », dit Québec

Pour le ministre responsable de la Langue française, Simon Jolin-Barrette, la cheffe libérale n’est certainement pas l’exemple à suivre pour assurer l’essor du français au Québec. En fait, a-t-il dit mercredi, elle manque tout simplement de « courage » en n’appuyant pas le projet de loi 96 qui modernise la Charte de la langue française.

« Mme Anglade ne défend certainement pas le français. La démonstration de ça, c’est qu’elle refuse d’appuyer le projet de loi 96 pour donner les outils à la langue française [et] permettre de freiner son déclin, et surtout, assurer une relance linguistique », a-t-il dit.

Dominique Anglade maintient que son parti votera contre l’adoption du projet de loi 96 réformant la Charte de la langue française, même si le gouvernement Legault apporte un amendement sur les cégeps anglophones qui répond à certaines de ses préoccupations. Ce changement vient apaiser la grogne soulevée par le PLQ lui-même avec un amendement controversé.

Avec Hugo Pilon-Larose