(Ottawa) Le premier ministre Justin Trudeau continue de se faire questionner sur ses vacances en famille, il y a six ans, sur l’île privée de l’Aga Khan aux Bahamas.

Lors de la période des questions mardi, la chef de l’opposition par intérim, Candice Bergen, a demandé à savoir s’il avait usé de son autorité de premier ministre pour s’autoriser à accepter les cadeaux.

Une disposition du Code criminel stipule que les représentants du gouvernement ne peuvent accepter de cadeaux de quelqu’un qui a des relations avec le gouvernement à moins qu’ils n’aient reçu le consentement écrit du chef de leur branche du gouvernement, qui, dans ce cas, serait le premier ministre.

Des documents internes de la GRC montrent que l’ouverture d’une enquête a été envisagée après que les détails du voyage ont été révélés, mais citent de nombreuses raisons pour lesquelles cela n’a pas été fait : ni le Parlement ni le commissaire à l’éthique n’ont choisi de renvoyer l’affaire à la police notamment.

Si M. Trudeau s’accordait un consentement écrit, il n’y aurait pas de cas de fraude de la part du gouvernement, a conclu la GRC, mais les documents indiquent qu’on ignore si c’est le cas.

Lorsque Mme Bergen a demandé mardi si M. Trudeau avait utilisé cette « échappatoire » pour éviter d’être inculpé, il a répondu non.

« La GRC s’est penchée sur cette affaire et il n’y a eu aucune ingérence politique. Ils sont arrivés à leur propre conclusion : il n’y avait rien à poursuivre », a déclaré M. Trudeau à la Chambre.

Mme Bergen a insisté, demandant si M. Trudeau accepterait de faire une entrevue avec la GRC au sujet du cadeau de 215 000 $. Il n’a pas répondu.

Le commissaire à l’éthique a déterminé en 2017 que M. Trudeau avait enfreint les règles sur les conflits d’intérêts et qu’il aurait dû reconnaître que le voyage serait considéré comme un conflit.

Le rapport du commissaire et les informations utilisées pour le compiler ne peuvent pas être utilisés comme preuve devant un tribunal si des accusations criminelles étaient portées – une autre raison pour laquelle la GRC a choisi de ne pas poursuivre l’affaire.

Justin Trudeau est le premier premier ministre canadien à avoir enfreint les règles sur les conflits d’intérêts pendant son mandat.