(Ottawa) Au moins huit candidats ont franchi avec succès la première étape afin de voir leur nom inscrit sur les bulletins qui permettront d’élire le nouveau chef du Parti conservateur du Canada (PCC).

Le député de la Colombie-Britannique Marc Dalton est le plus récent candidat à avoir soumis ses documents, incluant un questionnaire ainsi qu’une somme de 50 000 $ exigée en guise de premier versement des frais d’inscription par la direction du parti.

Depuis le début de sa campagne, M. Dalton a notamment promis de mettre sur pied une enquête sur la gestion de la pandémie de COVID-19 par le gouvernement fédéral. Il rejoint dans la course l’ancienne députée et cheffe adjointe du PCC Leona Alleslev ainsi que le député Scott Aitchison.

Dans les autres candidats ayant réussi à soumettre leur dossier d’inscription avant la date butoir, on note le maire de Brampton, en Ontario, Patrick Brown et le député provincial indépendant de l’Ontario Roman Baber.

Le directeur général du PCC, Wayne Benson, a mentionné mardi qu’il s’attendait à recevoir d’autres dossiers qui vont nécessiter une révision par les instances du parti et qu’aucune autre annonce ne serait faite avant la fin de ces vérifications.

Les conservateurs sauront dans dix jours qui seront les candidats officiellement dans la course. Les candidats doivent, d’ici le 29 avril, verser le reste de la somme totale de 200 000 $ réclamée en guise de frais d’inscription en plus d’un montant de 100 000 $ réclamé en guise de dépôt de conformité. Ils doivent du même coup soumettre 500 signatures d’appuis de membres du parti.

Les candidats Pierre Poilievre, Leslyn Lewis et Jean Charest ont déjà complété cette deuxième étape. Leurs candidatures ont ainsi déjà été validées par le PCC.

Une porte-parole de l’équipe de Roman Baber a déclaré que le reste de la somme de 300 000 $ devrait être versé « très bientôt ».

Un porte-parole de la campagne de Patrick Brown, Jeff Silverstein, a soutenu mardi que son équipe avait déposé la somme totale de 300 000 $ ainsi que les signatures requises. Il a dit s’attendre à ce que le nom de M. Brown soit « ajouté à la liste finale sous peu ».

Pour les autres aspirants candidats, et particulièrement ceux qui sont moins connus, trouver des donateurs pour amasser 300 000 $ demeure un sérieux défi.

« Nous avons atteint notre objectif de signatures et allons les déposer bientôt, a assuré Steve Gilchrist le directeur de campagne de Leona Alleslev dans une déclaration transmise en fin de journée mardi. Toutefois, la barre est haute pour la cible de financement à amasser en une très courte période. Peut-être que c’est voulu pour exclure des candidats de la course. »

« Bien que notre campagne prend rapidement de l’ampleur, comme le démontrent nos chiffres sur les fonds recueillis, c’est le moment de faire des dons pour quiconque souhaite voir un plus grand éventail de choix de candidats dans la course au leadership. »

Au moment d’annoncer qu’il avait franchi la première étape, Marc Dalton a aussi lancé un appel aux donateurs en affirmant qu’il avait besoin de « beaucoup plus de fonds » pour apparaître sur le bulletin de vote final.

« Tous les montants aident », a-t-il écrit.

Dans le camp de Scott Aitchison, on se dit très reconnaissant envers les donateurs qui ont déjà appuyé sa candidature, il n’a toutefois pas donné de détails sur le manque à gagner.

Pour d’autres, la pente demeure très abrupte avant d’obtenir une place sur la ligne de départ.

L’homme d’affaires de la Saskatchewan Joseph Bourgault — qui s’est lancé dans l’aventure après avoir fondé un OSBL alléguant que les gouvernements canadiens sont contrôlés par des mondialistes — a indiqué mardi avoir encore besoin de 175 000 $ pour franchir la prochaine étape.

Rejoint à Calgary, Bourgault a dit avoir déposé sa première tranche de 50 000 $ il y a de cela deux semaines et qu’il devait rencontrer le comité organisateur de la course mercredi pour l’entrevue obligatoire imposée aux candidats. L’entrepreneur dit avoir récolté 550 signatures.

Les candidats qui auront franchi la deuxième étape, le 29 avril, seront invités au débat du 5 mai, à Ottawa, en marge du congrès annuel du Réseau Canada Strong and Free. Un évènement qui se targue de soutenir le mouvement conservateur au pays.

D’autres débats seront organisés par le PCC lui-même, l’un en anglais à Edmonton, le 11 mai, et l’autre en français à Montréal, le 25 mai.

Une troisième joute oratoire pourrait avoir lieu au début du mois d’août, quelques semaines avant la tenue du vote, le 10 septembre.