(Québec) Geneviève Guilbault a confirmé mercredi être atteinte de la COVID-19, ce qui porte à sept le nombre d’élus de la Coalition avenir Québec contaminés, dont le premier ministre. Des experts en sécurité appellent le gouvernement à la prudence.

La vice-première ministre et ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, a annoncé la nouvelle sur Twitter. La députée de Louis-Hébert s’était placée en isolement préventif après que sa fille eut été déclarée positive à la COVID-19, dimanche.

Le nom de Mme Guilbeault s’ajoute à la liste d’élus contaminés au virus, qui continue de s’allonger depuis que le premier ministre a confirmé être atteint de la COVID-19, jeudi dernier.

En effet, François Bonnardel, Mario Asselin, Stéphanie Lachance, Lise Lavallée et Sébastien Schneeberger, tous de la CAQ, sont absents du parlement en raison de la COVID-19. S’ajoutent la députée libérale Christine St-Pierre et la solidaire Émilise Lessard-Therrien.

Pour l’heure, l’accumulation des cas n’a eu que très peu d’effets sur les travaux parlementaires. Seules les activités de la Commission des transports portant sur l’étude détaillée du projet de loi 22 ont été annulées en raison de l’absence du ministre François Bonnardel.

« Sinon, on a rempli les différents trous, alors l’ensemble des parlementaires collaborent à cet effet-là, mais c’est certain qu’on doit s’ajuster et on doit maintenir les règles sanitaires », a expliqué mercredi le leader parlementaire du gouvernement, Simon Jolin-Barrette.

Les 125 élus de l’Assemblée nationale sont de retour au Salon bleu depuis le 15 mars dernier. Le plexiglas est tombé, mais le port du masque demeure obligatoire, sauf quand un élu intervient. « On s’ajuste, des deux côtés de la Chambre, il y a des gens qui attrapent la COVID et donc s’isolent », a ajouté M. Jolin-Barrette.

Enjeux de sécurité ?

Le fait que le premier ministre et la vice-première ministre soient en même temps affectés par le virus soulève des enjeux sur le plan de la sécurité, estiment deux experts. « Dans le domaine de la politique, c’est ce qu’on appelle la continuité de la gouvernance. Il faut toujours effectivement que le pays soit dirigeable », souligne l’ex-agent du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRC) Michel Juneau-Katsuya.

Dans le cas précis de M. Legault et de Mme Guilbeault, les deux élus se portent bien et poursuivent des activités à distance. Le Conseil des ministres se tenait d’ailleurs mercredi de manière virtuelle et M. Legault y a pris part. « Ce cas-ci ne devrait pas être un enjeu important. Des plans de contingence existent et sont activés selon la gravité de la situation », souligne M. Juneau-Katsuya.

Selon l’expert Paul Laurier, cela prouve surtout que la pandémie n’est pas terminée. Il estime qu’on devrait continuer de porter une attention aux contacts entre la vice-première ministre et le premier ministre. « Il faudrait les maintenir séparés encore pour un petit bout. On ne connaît pas les prochains variants ou virus », soutient le policier à la retraite ayant fait partie de l’équipe de protection de Jean Charest.

Au cabinet du premier ministre, on rappelle que « le contexte est différent » de celui du printemps 2020.

Au tout début de la pandémie, nous ne connaissions pas grand-chose sur le virus et ses effets. Nous avions donc pris des mesures de précaution fortes pour nous assurer du bon fonctionnement du gouvernement. Il faut se rappeler aussi qu’à l’époque, nous n’avions pas débuté les campagnes de vaccination.

Ewan Sauves, porte-parole cabinet du premier ministre

On rappelle par ailleurs que M. Legault et Mme Guilbault sont tous les deux triplement vaccinés. Les consignes de santé publique continuent de s’appliquer dans l’entourage des élus. Lors de la première vague, on évitait que Geneviève Guilbault et François Legault se trouvent dans la même pièce pour s’assurer qu’ils ne tombent pas malades en même temps.