(Ottawa) La ministre des Finances Chrystia Freeland déposera le prochain budget du gouvernement fédéral le jeudi 7 avril.

Mme Freeland a confirmé la date du prochain budget mardi durant la période des questions à la Chambre des communes. Il s’agira de son deuxième budget depuis qu’elle a été nommée à la barre du ministère des Finances, en août 2020.

« Notre gouvernement a été réélu en promettant de faire croître notre économie, de rendre la vie plus abordable et de continuer à bâtir un Canada où personne n’est laissé pour compte. C’est exactement ce que nous faisons et c’est ce que nous allons continuer à faire dans le budget que je présenterai le 7 avril », a affirmé la ministre en réponse à une question d’une collègue libérale.

La ministre Freeland déposera donc le budget fédéral dans un contexte économique marqué par la guerre en Ukraine, une crise sanitaire qui continue de perturber la chaîne d’approvisionnement, une inflation persistante et des dépenses sociales qui vont bondir au cours des prochaines années en raison de l’entente conclue entre le premier ministre Justin Trudeau et le chef néo-démocrate Jagmeet Singh qui assure la survie du gouvernement libéral minoritaire au cours des trois prochaines années et demie.

Mme Freeland devrait aussi annoncer dans ce budget une hausse des dépenses militaires, le gouvernement Trudeau faisant l’objet de vives pressions pour que le Canada consacre au moins 2 % de son produit intérieur brut (PIB) à la Défense, comme le prescrivent les règles d’adhésion à l’OTAN. À l’heure actuelle, le Canada consacre environ 1,4 % de son PIB aux dépenses militaires. Le budget de la Défense s’établissait à 24,3 milliards de dollars en 2021-2022.

Le budget doit en outre donner davantage de détails sur les 9,1 milliards alloués pour le plan de réduction des émissions de gaz à effet de serre présenté mardi. Des mesures totalisant une somme de 1,5 milliard restent à préciser.

Pressions des provinces

Au même moment, Mme Freeland doit aussi composer avec les pressions des premiers ministres des provinces, qui réclament une hausse substantielle des transferts fédéraux destinés au financement des soins de la santé.

Quelques heures avant l’annonce de la ministre Freeland, les premiers ministres ont d’ailleurs lancé « une campagne de sensibilisation » au sujet du besoin urgent d’une hausse du financement des soins de santé.

« Les soins de santé touchent directement la population. Nous devons nous assurer que nos systèmes de santé sont en mesure d’offrir à nos citoyens les services dont ils ont besoin, au moment où ils en ont besoin », a soutenu le premier ministre de la Colombie-Britannique, John Horgan, qui est le président du Conseil de la fédération.

« Un financement accru, prévisible et à long terme fera une différence tangible dans la vie des Canadiens. Les problèmes d’accès aux soins de santé auxquels ont été confrontés les Canadiens durant la pandémie ont mis en lumière les pressions exercées sur nos systèmes de santé et qui perdureront, à moins que le gouvernement fédéral n’accroisse son financement », a-t-il ajouté.

Depuis quelques mois, les provinces pressent le gouvernement fédéral de payer au moins 35 % de la facture totale liée aux soins de santé, contre 22 % environ à l’heure actuelle. Une telle augmentation entraînerait une hausse annuelle des transferts en santé de 26 milliards de dollars.

Le premier ministre Justin Trudeau s’est dit prêt à discuter de la hausse des transferts, mais seulement une fois que la pandémie de COVID-19 sera terminée, au grand dam des premiers ministres des provinces.

Avec la collaboration de Mylène Crête, La Presse