(Québec) Le Parti conservateur d’Éric Duhaime (PCQ) réclame une baisse des taxes du gouvernement du Québec sur les carburants.

En conférence de presse mercredi à Sainte-Anne-de-la-Pérade, M. Duhaime a dit que le gouvernement Legault devait arrêter de piger dans les poches des automobilistes.

« On n’a jamais payé l’essence aussi cher », a déploré M. Duhaime, en parlant de la « hausse phénoménale » actuelle, causée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Il demande donc au gouvernement caquiste d’imiter le gouvernement albertain de Jason Kenney qui a suspendu temporairement depuis lundi la taxe provinciale sur l’essence.

PHOTO ÉRICK LABBÉ, ARCHIVES LE SOLEIL

Éric Duhaime

Le PCQ veut donc que les consommateurs québécois n’aient plus à payer la TVQ sur le litre d’essence. Cela correspondrait à une baisse d’environ 20 cents le litre, selon lui.

Chaque hausse du prix du baril rapporte une augmentation des revenus de la TVQ issus des ventes à la pompe à essence.

« Ce serait un peu indécent que le gouvernement augmente ses revenus et profite de cette hausse (du prix des carburants) », a affirmé le chef du PCQ.

Rappelons qu’une autre ponction du gouvernement du Québec, la Taxe sur les carburants, à plus de 19 cents le litre, s’applique également sur les produits pétroliers.

Une solution temporaire

M. Duhaime estime que sa revendication ne peut toutefois être qu’une solution temporaire. À long terme, il prône l’exploitation des ressources gazières et pétrolières du Québec.

Il a donc dénoncé le projet de loi à l’étude actuellement au Parlement, qui vise à interdire la recherche et l’exploitation des hydrocarbures.

Selon lui, le premier ministre François Legault a commis une erreur en renonçant à l’exploitation du potentiel pétrolier d’ici, alors qu’il en était partisan autrefois.

« Il a fait un virage à 180 degrés pour plaire à des écologistes montréalais, il va falloir qu’il plaise aux automobilistes et aux gens du reste du Québec, il va falloir qu’il revienne les deux pieds sur terre. »

Selon M. Duhaime, le Québec pourrait être autosuffisant avec ses seules réserves de pétrole et de gaz.

« On est dépendants de l’extérieur et dans certains cas, de dictatures », a-t-il condamné. Or selon les données du ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles, le pétrole consommé au Québec provient à 63 % des États-Unis et à 37 % de l’Ouest du Canada.

Le CAA rapportait mardi un prix moyen de 1,96 $ le litre à Montréal, 1,83 $ dans la région de la Capitale-Nationale, 1,929 $ à Laval. Dans la région de Gaspé, des stations d’essence affichaient 1,98 $ le litre d’essence ordinaire.

Gaz vers l’Europe

M. Duhaime a aussi plaidé pour la relance du projet d’exportation de gaz naturel GNL Québec, afin notamment d’alimenter l’Europe en gaz naturel et réduire sa dépendance envers le gaz russe.

Québec et Ottawa ont refusé ce projet de port méthanier à Saguenay, qui devait recevoir du gaz naturel de l’Ouest par canalisation et le liquéfier avant de le charger sur des navires pour exportation.

« On entend les Européens réclamer qu’on leur envoie du gaz naturel liquéfié, exactement comme ce qu’on aurait pu faire au Saguenay », a plaidé le chef du PCQ.

Il a soutenu que le projet jouissait d’un immense appui populaire au Saguenay.

Dans un volumineux rapport publié il y a un an, le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) concluait plutôt que l’entreprise n’avait pas réussi à démontrer que l’opinion publique était favorable.

Le BAPE estimait que le débat est fortement polarisé et que ses audiences n’avaient pas permis de se prononcer sur l’acceptabilité sociale du projet.