(Toronto) La ministre de la Santé de l’Ontario, Christine Elliott, a annoncé vendredi qu’elle avait décidé, après « une réflexion approfondie », de ne pas se représenter lors du scrutin de juin, une décision qui portera un dur coup aux efforts de réélection du gouvernement progressiste-conservateur.

Mme Elliott, qui a dirigé la lutte contre la COVID-19 en Ontario depuis le début de la pandémie, restera ministre de la Santé et vice-première ministre jusqu’au scrutin du 2 juin. « Je suis vraiment reconnaissante pour le chemin que j’ai parcouru dans la vie publique et j’ai hâte de voir ce que le prochain chapitre apportera », a-t-elle écrit dans un communiqué.

Le premier ministre Doug Ford a déclaré vendredi que Mme Elliott n’était pas seulement une collègue en qui il avait confiance, mais aussi une amie proche et personnelle, car leurs familles étaient liées depuis des décennies. Le défunt mari de Mme Elliott, Jim Flaherty, ancien ministre des Finances de Stephen Harper, avait été d’abord député provincial aux côtés du père de M. Ford.

« Christine est à mes côtés depuis le début de la pandémie, a indiqué M. Ford dans un communiqué. Elle reste essentielle pour aider l’Ontario à traverser l’une des périodes les plus difficiles de l’histoire de notre province, surtout maintenant que nous continuons à protéger les progrès durement acquis et à assouplir les mesures de santé publique. »

Mme Elliott est depuis longtemps une figure importante et appréciée de la politique progressiste-conservatrice en Ontario. Elle est entrée en politique pour la première fois en 2006, remportant une élection partielle dans Whitby, à l’est de Toronto, lorsque son mari, Jim Flaherty, a quitté son siège pour se présenter au fédéral.

C’était la première fois dans l’histoire du Canada qu’un mari et sa femme représentaient la même circonscription aux niveaux provincial et fédéral.

Mme Elliott avait quitté la politique pendant trois ans après avoir perdu la course à la direction du Parti progressiste-conservateur de l’Ontario en 2015 – l’une de ses trois tentatives pour diriger le parti provincial. La dernière fois, en 2018, elle avait perdu de justesse face à M. Ford.

D’autres départs déjà

L’annonce de Mme Elliott intervient peu de temps après qu’un autre membre senior du cabinet de M. Ford, Rod Phillips, ministre des Finances, a non seulement déclaré qu’il ne se présenterait pas aux élections, mais a également démissionné le mois dernier.

Au moins neuf autres députés progressistes-conservateurs ont annoncé qu’ils ne se représenteraient pas en juin. Au cours des dernières années, M. Ford avait également perdu sept autres députés, en exigeant leur démission ou en les expulsant du caucus.

Jeff Yurek, qui a détenu plusieurs portefeuilles jusqu’à ce qu’il soit chassé du cabinet l’année dernière, a également démissionné de son siège en février et a déclaré qu’il ne se représenterait plus.

Un député indépendant, qui avait été exclu de l’Assemblée législative lorsque les députés ont condamné à l’unanimité ses déclarations et son comportement, a déclaré qu’il ne se représenterait pas. Randy Hillier avait été élu quatre fois sous la bannière conservatrice, mais il a été expulsé du caucus par le premier ministre Ford. Pendant la pandémie, M. Hillier avait fréquemment publié des informations erronées sur la COVID-19 et des théories du complot.

Il s’était excusé, mais la législature l’avait de nouveau condamné pour ce que le leader du gouvernement en Chambre avait qualifié de déclarations racistes et discriminatoires à l’égard du ministre fédéral des Transports, Omar Alghabra.