(Québec) Marwah Rizqy demande à Québec de « suspendre avec solde », le temps que le gouvernement mène son enquête, « les membres actuels et les anciens membres de la direction impliqués dans les allégations d’abus sexuels et psychologiques » à l’école secondaire Saint-Laurent, où trois entraîneurs de basketball ont été arrêtés et accusés de crimes sexuels.

Dans une lettre envoyée mercredi au ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, la députée libérale s’inquiète de « l’omerta » qui aurait sévi à l’école, où des membres du personnel auraient tenté par le passé de sonner l’alarme. Elle demande au gouvernement Legault « d’annoncer sans plus tarder le nom de l’enquêteur officiel indépendant chargé de faire la lumière sur les évènements relatés et cette culture du silence qui perdure depuis trop longtemps ».

« Considérant les allégations des victimes, des élèves, anciens élèves, parents actuels, anciens parents et le personnel scolaire […] sur l’inaction de la direction de l’école, je vous demande de suspendre avec solde les membres actuels et les anciens membres de la direction d’école impliqués dans les allégations d’abus sexuels et psychologiques, et ce, pour la durée de l’enquête. Cette mesure permettrait d’assurer et de préserver le lien de confiance (largement effrité par cette loi du silence) avec les parents, le personnel scolaire et surtout les élèves », affirme Mme Rizqy.

« En tant que députée, je reçois plusieurs témoignages graves et concordants de plusieurs personnes. Elles me disent qu’elles ont tenté en vain de dénoncer dans le passé et qu’aujourd’hui elles ne savent plus vers qui se référer et qu’elles ont peur de représailles. Je suis extrêmement préoccupée par cette situation », poursuit la députée de la circonscription de Saint-Laurent.

« Cette omerta a des répercussions considérables sur les élèves, les parents et le personnel scolaire. Il est urgent de connaître l’identité de l’enquêteur en charge et de mettre en place rapidement une ligne téléphonique et un site web pour recueillir les témoignages », ajoute-t-elle.

Plus tôt cette semaine, La Presse révélait que le centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys, qui avait lui aussi annoncé faire enquête, revenait sur sa décision.

« Considérant qu’il est devenu impossible de tenir deux enquêtes de manière simultanée sur la même situation, c’est le ministère de l’Éducation qui prendra en charge celle-ci. Le ministère peut compter sur notre entière collaboration », déclarait Annie Bourassa, coordonnatrice aux communications du centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys.