(Ottawa) Le milliardaire Elon Musk, qui a publiquement appuyé le « convoi de la liberté », a comparé Justin Trudeau à Adolf Hitler. Le parallèle a été vivement dénoncé par le musée d’Auschwitz – et par le ministre de l’Innovation du Canada, François-Philippe Champagne.

« Cessez de me comparer à Justin Trudeau. J’avais un budget », lit-on sur le meme d’une photo du dictateur génocidaire allemand partagé sur Twitter par le patron de Tesla et Space X.

Le « convoi de la liberté » a capté l’attention du richissime Elon Musk, qui s’intéresse depuis quelques jours à la situation au Canada, à en croire les gazouillis qu’il a publiés dernièrement.

CAPTURE D’ÉCRAN, TWITTER

Celui-ci – une réponse à un gazouillis sur la décision du Canada de geler des portefeuilles de cryptomonnaie en lien avec le mouvement, et dont l’heure de publication est 2 h 26 du matin, heure normale de l’Est – a suscité l’ire du musée d’Auschwitz.

« Utiliser l’image d’Adolf Hitler, et par conséquent exploiter la tragédie de toutes les personnes qui ont souffert, ont été humiliées, torturées, et assassinées par le régime totalitaire de l’Allemagne nazie qu’il a créée est triste et troublant », lit-on dans un gazouillis publié jeudi.

« Cela constitue un manque de respect envers la mémoire de toutes les victimes et blesse de nombreuses personnes », est-il écrit sur le compte du musée de cet ancien camp de concentration situé en Pologne.

Des comparaisons « choquantes »

Le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie du Canada, François-Philippoe Champagne, a lui aussi couvert d’opprobre le fondateur des véhicules électriques haut de gamme Tesla, en se tournant vers le même réseau social, en anglais et en français.

« À [Elon Musk] : Certains de vos commentaires et comparaisons rapportés dans les médias auj sont franchement choquants. Permettez-moi de vous rappeler ce que le Canada & les Canadiens valorisent. Les Canadiens privilégient les valeurs de stabilité, prévisibilité & respect du droit », a-t-il condamné.

Des références nazies aussi en Chambre

Le gazouillis du musée d’Auschwitz avait été partagé un peu plus tôt par la ministre Karina Gould, de confession juive, qui est intervenue en Chambre, mercredi, pour tenter de calmer le jeu à l’issue d’une période de questions acrimonieuse.

Les esprits se sont échauffés après que le premier ministre Justin Trudeau eut accusé des députés conservateurs de s’afficher aux côtés de drapeaux ornés de svastikas.

Il a tenu ces propos en réponse à une question de la conservatrice Melissa Lantsman, de confession juive.

Dans les banquettes conservatrices, on s’est mis à hurler, et on a ensuite réclamé à Justin Trudeau des excuses qui ne sont finalement pas venues.

Les références au totalitarisme sont monnaie courante en ce moment dans les rues du centre-ville d’Ottawa. Beaucoup de manifestants accusent le chef libéral d’agir en dictateur.

L’invocation de la Loi sur les mesures d’urgence a été brandie par certains en guise de preuve.