Les premières investitures libérales ouvertes sont lancées

(Québec) La cheffe libérale Dominique Anglade laissera les membres de son parti choisir leur candidat aux élections générales dans « une bonne majorité » des circonscriptions. Elle lance les premières investitures ouvertes dans Gatineau, Soulanges, Bourget, Mercier et L’Assomption.

Aucune de ces circonscriptions n’est détenue par le Parti libéral du Québec (PLQ). Les deux premières étaient rouges jusqu’en 2018 – avant de passer à la Coalition avenir Québec (CAQ) – et étaient représentées par des ministres du gouvernement Couillard. Le PLQ a bon espoir de reprendre Gatineau, ragaillardi par des démissions récentes au sein de l’association caquiste locale.

Bourget est passée du Parti québécois à la CAQ en 2018, Mercier est détenue par Québec solidaire depuis 2008, tandis que L’Assomption est la circonscription du premier ministre François Legault.

Les assemblées d’investiture du PLQ dans ces cinq circonscriptions se tiendront d’ici 90 jours.

Afin de « redonner le pouvoir aux membres », Dominique Anglade s’est engagée en 2020 à tenir des investitures ouvertes, « avec des exceptions ».

Au moins 60 %

Elle a dit samedi en entrevue qu’« une bonne majorité » des candidats seraient élus par les membres de chaque circonscription – et ne seraient donc pas imposés par elle.

Elle entend par « bonne majorité » une proportion d’au moins 60 %. Elle nommera elle-même les candidats dans les autres circonscriptions.

Je vais m’en réserver pour des raisons évidentes, pour aller chercher un équilibre [homme-femme, par exemple] ou dans le cas de candidatures qui veulent s’afficher seulement à la dernière minute.

Dominique Anglade, cheffe du PLQ

Parmi la députation, Lise Thériault, Gaétan Barrette et Francine Charbonneau ont annoncé qu’ils ne solliciteraient pas de nouveau mandat. Dominique Anglade a déjà choisi elle-même la candidate dans Anjou–Louis-Riel, Chantal Gagnon. La cheffe assure néanmoins que les investitures ouvertes ne se tiendront pas seulement dans des circonscriptions « orphelines ». Il y en aura donc parmi celles qui sont détenues en ce moment par son parti et qui doivent trouver un nouveau porte-couleurs.

D’autres députés libéraux vont d’ailleurs annoncer leur départ au cours des prochaines semaines. Certains veulent le faire symboliquement à l’anniversaire de leur première élection. Christine St-Pierre, Nicole Ménard, Pierre Arcand – tous trois élus le 26 mars 2007 –, Hélène David – le 7 avril 2014 dans son cas –, Kathleen Weil et Carlos J. Leitão se bornent jusqu’ici à dire qu’ils sont en réflexion.

Dominique Anglade ne manifestera pas de préférence parmi les candidats en lice lors d’une assemblée d’investiture. « Je veux faire des investitures qui sont véritablement ouvertes », dit-elle. Cela dit, « est-ce que les députés vont vouloir appuyer des gens ? C’est possible ».

Le mois dernier, le PLQ avait lancé une démarche inusitée avec la mise en ligne d’un site web pour inviter les gens à soumettre leur candidature ou à proposer « la perle rare » qui pourrait porter les couleurs du parti.

Environ 300 personnes ont répondu à l’appel et veulent devenir candidats, soutient la cheffe, niant encore une fois que le lancement de cette initiative témoigne de difficultés de recrutement.

Avec l’annonce de ces premières investitures ouvertes, Dominique Anglade veut « partir la machine » en vue des élections. Une cinquantaine de candidats devraient être désignés d’ici juin, selon elle.

Samedi, elle a rencontré virtuellement son équipe de campagne et 300 militants dans le cadre d’un « premier rendez-vous préélectoral ».

Les élections générales doivent avoir lieu le 3 octobre, en vertu de la loi sur les élections à date fixe.

Les libéraux soupçonnent toutefois François Legault d’être tenté de déclencher un scrutin hâtif ce printemps. « Il a dit qu’il ne ferait jamais ça », qu’il respecterait l’échéance prévue à la loi, mais « je ne peux écarter le scénario », soutient Dominique Anglade.