(Longueuil) La cheffe libérale Dominique Anglade estime que l’effort de vaccination est près d’atteindre sa limite et que ce n’est certainement pas une taxe santé qui amènera les non-vaccinés à changer d’idée.

De passage à Longueuil, lundi, où elle faisait campagne aux côtés de sa candidate dans Marie-Victorin, Émilie Nollet, Mme Anglade a fait valoir que l’effort avait bel et bien atteint la cible fixée initialement par la santé publique. « Au départ, quand on commençait la vaccination, qu’est-ce qu’on disait ? On disait que quand on va arriver à 85 % à 90 %, ç’aura été un beau succès. On est au-dessus de 90 % aujourd’hui. »

« À un moment donné, il faut se dire que — j’ai lu énormément sur ce que les gens de la santé publique disent par rapport aux gens qui sont non vaccinés — ce n’est pas ça (la taxe santé) qui va faire en sorte qu’ils vont se faire vacciner. Au contraire, tu risques de provoquer un effet inverse. Au bout du compte, c’est juste une taxe à un certain nombre d’individus qui vont payer plus cher pour avoir accès à un système de santé », a-t-elle argué.

Mme Anglade a reconnu que la résistance des non-vaccinés heurte « les gens qui ont fait des efforts, qui ont suivi les règles, qui se sont fait vacciner, les gens qui œuvrent dans le secteur de la santé », mais elle a rappelé que l’accessibilité universelle au système de santé est une valeur à laquelle sont attachés les Québécois. « C’est un choix qu’on a fait ici au Québec depuis longtemps et moi j’y tiens, d’abord et avant tout. »

Cesser de diviser

Elle a de nouveau exprimé ses inquiétudes face à une telle approche en matière d’éthique, en matière légale, en matière d’application et d’efficacité. « À un moment donné où on n’essaie pas de chercher plus de division, où on a besoin de s’unir, j’ai de la difficulté à comprendre comment ce projet-là va vraiment répondre à des besoins. »

Parlant de division, Dominique Anglade n’a pas caché son malaise face à la manifestation de camionneurs et autres protestataires à Ottawa, soulignant que la grande majorité des camionneurs sont vaccinés et que le mouvement est renié par l’Alliance canadienne du camionnage. « Il y a un niveau de ça qui est inquiétant, parce que tu ne veux pas que la population se divise éternellement. Après deux ans passés en pandémie, on a besoin de s’unir et de trouver des mécanismes qui vont faire en sorte que tout le monde va aller dans la même direction. »

Une forte pente à gravir

Quant à l’élection partielle dans Marie-Victorin, dont la date n’est pas encore connue, Émilie Nollet se dit prête à relever le défi, qui est de taille. Forteresse péquiste depuis sa création, la circonscription montérégienne n’a donné qu’une quatrième place aux libéraux à l’élection de 2018.

La mairesse de Longueuil, Catherine Fournier, ne l’avait remportée que par 705 voix devant la caquiste Martyne Prévost et c’est Québec solidaire qui s’était classé troisième, devant la libérale Sonia Ziadé, qui n’avait récolté que 15 % des voix.

« Vous savez, il y a beaucoup de tendances qui changent. Les gens s’intéressent beaucoup à savoir c’est qui le candidat, est-ce que le candidat est constant, est-ce que la personne est fiable, est-ce que la personne a des principes, est-ce qu’elle va se virer de bord soudainement ? », a avancé Mme Nollet devant la presse.

Bien qu’elle ne l’ait pas nommé en faisant cette déclaration, il fait peu de doute qu’elle visait son adversaire péquiste, Pierre Nantel, qui avait été élu à deux reprises au fédéral pour le Nouveau Parti démocratique avant de changer de parti vers la fin de son deuxième mandat en 2019 pour s’aligner avec le Parti vert. Pierre Nantel avait ensuite été défait par le bloquiste Denis Trudel à l’élection fédérale de 2019, terminant même troisième, loin derrière le libéral Réjean Hébert, lui aussi un transfuge qui avait précédemment été ministre de la Santé dans le gouvernement minoritaire péquiste de Pauline Marois.

Mme Nollet croit être en mesure de miser sur le mécontentement des électeurs face au gouvernement caquiste, mécontentement qu’elle a dit avoir constaté en rencontrant des électeurs de la circonscription.