(Ottawa) Les députés conservateurs réunis pour une retraite de deux jours disent qu’ils ne s’attendent pas à voir l’intégralité de l’examen de la défaite électorale du parti.

L’ancien député albertain James Cumming devrait présenter jeudi les conclusions de son « post mortem » aux membres du caucus et au conseil national du Parti conservateur.

Un porte-parole du parti, Cory Hann, a déclaré que le caucus sera informé du contenu de ce rapport, y compris ses principales conclusions et recommandations, et aura la possibilité de poser des questions à M. Cumming.

Une partie de la présentation portera également sur la performance du chef Erin O’Toole pendant cette campagne — une analyse que ceux qui s’inquiètent de son leadership ont bien hâte d’entendre.

Le parti n’a pas précisé si les membres du caucus pourront consulter le rapport dans son intégralité. Un porte-parole a seulement indiqué que M. O’Toole s’était engagé à ce que les élus reçoivent un breffage, contrairement aux examens de campagne précédents.

Avant la réunion de mercredi, la députée conservatrice Marilyn Gladu a déclaré qu’elle aimerait bien voir l’examen complet, mais qu’elle s’attend à un résumé.

« Je veux savoir ce qui a mal tourné dans la campagne, selon M. Cumming, en matière de politique, en matière de conduite, et ensuite quels sont les plans pour que nous puissions gagner la prochaine fois », a-t-elle déclaré.

Le député albertain Glen Motz fait confiance à son ancien collègue pour mener à bien cet examen. Il se disait certain « que nous verrons les informations dont nous avons besoin ».

Vote de confiance ?

Les résultats de cet examen surviennent à un moment où le chef O’Toole fait face à des pressions pour subir un vote de confiance des membres d’ici la mi-juin, plutôt que d’attendre jusqu’en 2023, comme le prévoient les statuts et règlements du parti.

Trois associations de circonscription ont demandé un vote plus tôt, dont la circonscription albertaine de Foothills et la circonscription saskatchewanaise de Carlton Trail-Eagle Creek.

Un sondage publié cette semaine par Léger suggère que 58 % des électeurs conservateurs pensent que M. O’Toole ferait le meilleur premier ministre. Pour le vice-président de Léger, Christian Bourque, il est donc clair que M. O’Toole doit reconquérir le cœur de nombreux militants.

Le sondage a également suggéré que les Canadiens en général n’étaient toujours pas prêts à faire confiance à M. O’Toole pour diriger le pays : il s’est classé troisième, derrière le chef néo-démocrate Jagmeet Singh et le premier ministre Justin Trudeau.

La loi controversée sur la laïcité de l’État au Québec fait partie des questions qui étaient soulevées au caucus lors de la réunion de mercredi. La position des conservateurs sur cette loi est l’une des pressions auxquelles M. O’Toole est confronté, alors qu’il cherche à tracer la voie à suivre en tant que chef.

Certains de ses députés estiment que le parti doit adopter une position plus ferme contre la loi, alors que M. O’Toole a déclaré qu’il valait mieux laisser la décision aux Québécois et que ses députés devraient parler d’une seule voix.

Sur un autre sujet, plusieurs députés ont d’ailleurs pris la parole publiquement afin de soutenir le convoi qui se dirige vers Ottawa cette semaine pour protester contre la vaccination obligatoire des camionneurs transfrontaliers — même si on apprend que des individus avec d’autres revendications se sont mêlés au groupe initial.

La cheffe adjointe, Candice Bergen, a déclaré mercredi qu’elle soutenait le droit des camionneurs de manifester pacifiquement.

Interrogé pour la première fois à ce sujet lundi, M. O’Toole avait refusé de dire s’il soutenait le convoi. Mais lors d’une séance virtuelle avec des partisans mardi sur les médias sociaux, il a dit comprendre pourquoi les camionneurs étaient frustrés et il a aussi rappelé que les Canadiens avaient le droit de manifester pacifiquement.