(Québec) Dominique Anglade se défend d’avoir du mal à dénicher des candidats à moins de 10 mois des élections. Au contraire, le site internet lancé lundi pour le recrutement – une approche nouvelle du parti – sert à expliquer aux « centaines de personnes qui se sont manifestées » la marche à suivre pour devenir candidat, plaide la cheffe libérale.

« Il y a des centaines de personnes qui se sont manifestées et la raison pour laquelle je voulais qu’on ait un processus transparent, c’est pour permettre à tout le monde de savoir comment ça allait fonctionner, comment on allait se gouverner pour les candidatures », a expliqué la cheffe libérale au début du caucus pré-sessionnel de sa formation, le dernier avant le rendez-vous électoral de l’automne.

Le Parti libéral du Québec (PLQ) a lancé lundi un tout nouveau site internet pour « chapeauter l’ensemble du processus de mise en candidatures » et recruter des candidats en prévision du scrutin général du 3 octobre prochain. Sur le site, les candidats intéressés peuvent remplir un formulaire. D’autres peuvent aussi proposer « la perle rare » qui pourrait porter les couleurs libérales.

Dominique Anglade a déjà promis de tenir des investitures ouvertes dans « une majorité de circonscriptions ». Elle assure qu’il ne faut pas voir dans la publication de ce site un signe que les candidats potentiels ne se bousculent pas au portillon. Dans les dernières 24 heures seulement, le site aurait reçu plus de 120 noms, a confirmé l’équipe de Mme Anglade.

« Je sais que c’est un processus qui est nouveau, que c’est une approche qu’on n’avait pas mise en place par le passé, mais elle est nécessaire dans la transformation de notre formation politique et elle est nécessaire pour que les gens sentent que tout le monde puisse participer », a-t-elle ajouté en mêlée de presse virtuelle.

La formation de Dominique Anglade peine à faire bouger l’aiguille des sondages depuis l’été dernier. Les libéraux se maintiennent à environ 20 % dans les intentions de vote selon les derniers coups de sonde. Les troupes libérales demeurent « l’alternative » au gouvernement de François Legault, assure Mme Anglade.

Fait à noter, le sondeur Jean-Marc Léger a présenté une conférence mardi pendant le caucus, tout comme le spécialiste de la publicité, Yves Gougoux. Ce dernier, qui a notamment conseillé l’ex-premier ministre Jean Chrétien, a offert son aide aux troupes de Dominique Anglade vers les prochaines élections, ce que la formation a accepté. « L’objectif là-dedans c’est d’aller chercher des gens qui ont des perspectives éclairantes par rapport à la suite des choses », a soutenu la cheffe.

Celle qui ne cache pas être à la conquête des caquistes plus progressistes s’est même dite ouverte mardi à accueillir dans ses rangs des candidats solidaires et péquistes s’ils partagent sa vision d’avenir. Mme Anglade cherche à opérer un virage progressiste et écologique au sein de sa formation politique.

« Ce qui est important, c’est de se dire qu’au-delà des étiquettes, est-ce que les gens ont envie de vivre ce qu’on propose avec nous ? […] S’ils sont motivés et interpellés par ça, absolument qu’ils peuvent venir se joindre à nous », a-t-elle lancé.

Des départs à prévoir

Les députés Lise Thériault, Gaétan Barrette et Francine Charbonneau ont tous les trois annoncé qu’ils ne brigueront pas de nouveaux mandats en octobre. Le départ d’autres vétérans de la formation politique est à prévoir au cours des prochains mois. Les députés Pierre Arcand, Carlos Leitão, Kathleen Weil, Hélène David et Christine St-Pierre sont toujours en réflexion quant à leur avenir.

« Depuis l’été dernier, les députés m’ont fait part de leurs intentions et maintenant », a rappelé la cheffe libérale. Mais, pas question de presser qui que ce soit à afficher ses couleurs plus rapidement, ajoute-t-elle. « Ça va se faire dans le plus grand des respects comme ç’a été fait dans les trois annonces qui ont été faites avant les Fêtes. Il faut reconnaître la contribution de gens qui ont donné énormément à la politique. »

Les libéraux devaient initialement tenir leur caucus à Gatineau, mais la cinquième vague de la pandémie a bousculé les plans. La Coalition avenir Québec tiendra également son caucus pré-sessionnel en virtuel cette semaine. Le Parti québécois et Québec solidaire se réunissent de leur côté à Québec.