(Ottawa) La contribution qui sera demandée aux non-vaccinés par le gouvernement Legault contrevient aux fondements mêmes du système de santé, selon Jagmeet Singh.

Le chef néo-démocrate estime que le Québec devrait plutôt encourager les récalcitrants à se faire vacciner contre la COVID-19 plutôt que de leur imposer un montant à payer.

« Mon inquiétude avec la proposition au Québec d’impôt vaccinal est que ça attaque le principe d’universalité de notre système de santé », a-t-il affirmé en point de presse.

Le premier ministre François Legault a annoncé la semaine dernière que les personnes qui ne sont pas vaccinées devraient payer un montant « significatif » parce qu’elles représentent un « fardeau » pour le système de santé. Il a indiqué que les non-vaccinés occupaient 50 % des lits aux soins intensifs, alors qu’ils ne représentent que 10 % de la population.

Le gouvernement québécois a également dû procéder à du délestage pour pouvoir continuer de traiter les patients atteints de la COVID-19. Des patients en attente d’interventions chirurgicales pour des cancers et d’autres maladies graves doivent désormais prendre leur mal en patience.

« Je comprends la frustration des gens et c’est important d’encourager les gens à se faire vacciner », a indiqué M. Singh qui est en faveur du passeport vaccinal et de l’inoculation obligatoire pour les travailleurs fédéraux.

L’imposition d’une contribution santé est toutefois une « pente glissante », à son avis. « Si on commence avec ça, c’est une approche qui peut contribuer à l’érosion de notre système universel », a-t-il ajouté.

Il suggère que le gouvernement fédéral crée immédiatement un fonds pour financer les interventions chirurgicales retardées à cause de la pandémie. Il demande également du financement accru et durable des transferts en santé.

Le chef conservateur Erin O’Toole s’oppose à la contribution santé. Il considère cette mesure injuste et croit qu’elle n’incitera pas les personnes qui hésitent à aller se faire vacciner.

Le premier ministre Justin Trudeau est demeuré prudent la semaine dernière en attendant les détails sur la mesure proposée par Québec. Il est important, selon lui, qu’elle « respecte les principes » de la Loi canadienne sur la santé.