(Ottawa) Les néo-démocrates assurent la survie d’un élément clé de la législation libérale visant à obliger le Canada à rendre compte de son objectif de réaliser des émissions nettes nulles de gaz à effet de serre d’ici le milieu du siècle.

Les parlementaires discutent actuellement du projet de loi C-12 en comité en vue d’un vote sur une série de changements à la loi sur le climat proposée à la fin de l’année dernière.

Si elle est adoptée, elle verrait le Canada se fixer des objectifs quinquennaux continus jusqu’en 2050 pour réduire les émissions de gaz à effet de serre piégeant la chaleur et responsables du changement climatique.

Le premier ministre Justin Trudeau s’est engagé à ce qu’en 2050, toute pollution émise par le pays puisse être compensée par des initiatives comme la plantation d’arbres ou capturée avant d’être rejetée dans l’atmosphère.

Les néo-démocrates ont critiqué le projet de loi comme manquant de reddition de comptes à court terme d’ici 2030.

En travaillant avec le parti de l’opposition, le ministre de l’Environnement, Jonathan Wilkinson, a déclaré que le gouvernement accepterait des modifications au projet de loi, qui, selon le NPD, comprennent des rapports d’étape sur le climat en 2023 et 2025, ainsi qu’un « objectif provisoire d’émissions » pour 2026.

« C’est trop important pour que ce projet de loi n’ait aucune reddition de comptes, ce à quoi nous avons été confrontés », a déclaré Laurel Collins, porte-parole du NPD en matière d’environnement et de changement climatique.

Selon le NPD, le choix était entre un projet de loi « vide », ou un vote contre et le fait « d’attendre que le prochain gouvernement présente quelque chose qui assurerait réellement la reddition de comptes ».

« Nous avons pu utiliser notre influence et exercer de la pression pour nous assurer que nous obtenions réellement une mesure de responsabilité climatique », a fait valoir Laurel Collins.

En échange de l’acceptation de ses propositions, le NPD s’est engagé à travailler avec les libéraux pour faire passer le projet de loi à la Chambre des communes et au Sénat avant la fin de la session.

Le porte-parole conservateur en matière d’environnement, Dan Albas, a déclaré dans un communiqué que les libéraux « précipitaient » le projet de loi à l’étape de l’étude en comité.

Jusqu’à présent, le parti a voté contre le projet de loi, affirmant qu’un organe consultatif créé par le gouvernement sur l’objectif d’émissions nettes nulles n’incluait pas de représentation de l’industrie pétrolière et gazière, qui pourrait être court-circuitée par l’influence de soi-disant « militants climatiques ».

Au moins deux des experts-conseils ont des antécédents dans le secteur du pétrole et du gaz.

« Nous avons entamé le processus du comité de bonne foi avec des amendements suggérés par des témoins qui amélioreraient le projet de loi », a déclaré M. Albas.

« Malheureusement, le gouvernement libéral et ses alliés néo-démocrates ont conclu un accord et refusent même de débattre des idées d’autres partis d’opposition. »

M. Wilkinson a fait valoir par communiqué que le gouvernement a toujours voulu travailler avec les partis d’opposition au sein du Parlement minoritaire pour améliorer le projet de loi et que son adoption serait une « victoire » pour les Canadiens.