(Ottawa) Reporté au pouvoir avec un gouvernement majoritaire l’automne dernier, le premier ministre de la Colombie-Britannique, John Horgan, a livré un message fort simple aux militants néo-démocrates, réunis en congrès national en fin de semaine.

Rien ne sert de mener de longs débats sur des questions existentielles, a-t-il fait valoir. En campagne électorale, ces débats ne rapportent aucun dividende. Mais un parti qui sait mettre l’accent sur les enjeux qui préoccupent les familles et les gens ordinaires augmentera ses chances d’obtenir les clés du pouvoir, a-t-il affirmé dans un discours aux quelque 2000 militants réunis en congrès virtuel du Nouveau Parti démocratique (NPD).

C’est en mettant de l’avant des politiques pragmatiques pour combler les besoins des gens, comme des services de garde à 10 $ par jour, de meilleurs soins de santé, un programme d’infrastructures qui profitent aux communautés et un plan de lutte ambitieux contre les changements climatiques, entre autres, que le NPD a pu mettre fin à un long règne libéral en 2017.

En 2017, j’étais un chef de l’opposition peu connu, et on disait que je n’avais pas les qualités nécessaires pour devenir premier ministre. Les libéraux ont fait ce que les libéraux font toujours. Ils ont fait campagne à gauche, mais ils ont gouverné comme des conservateurs. Mais nous avons réussi à former un gouvernement minoritaire.

John Horgan, premier ministre de la Colombie-Britannique

Quand il s’est présenté devant l’électorat, en septembre dernier, alors que la pandémie de COVID-19 sévissait toujours, John Horgan s’est vu confier un mandat majoritaire.

« Nous avons réussi parce que nous nous sommes concentrés sur les besoins des gens. Les gens les plus fortunés ont eu leur gouvernement pendant 20 ans. Le temps était venu pour les gens ordinaires, les gens qui comptent pour nous, d’avoir leur mot à dire au sujet de la direction de leur gouvernement. Et ces gens ordinaires ont répondu massivement en faveur du NPD », a-t-il évoqué.

« Il y a beaucoup de néo-démocrates en Colombie-Britannique. Et je crois qu’il y a aussi beaucoup de néo-démocrates partout au pays. Les gens ne le savent pas encore. C’est aussi simple que cela. Et alors qu’une campagne pourrait être bientôt déclenchée, il faut se préoccuper du sort des gens ordinaires, pas des plus fortunés », a-t-il lâché.

John Horgan a fait savoir qu’il comptait déployer les efforts nécessaires dans sa province pour assurer la victoire d’un plus grand nombre de candidats néo-démocrates aux prochaines élections fédérales.

Le message du seul premier ministre néo-démocrate au pays semble avoir été entendu, avant même le début du congrès. Et il a fait écho aux propos tenus vendredi par le chef du NPD, Jagmeet Singh. En effet, une majorité des membres inscrits ont choisi de mettre de côté les résolutions controversées, telles que celle visant à condamner la Loi sur la laïcité de l’État, au Québec, ou encore celle visant à abolir les Forces armées canadiennes, pour prioriser d’autres résolutions visant à augmenter le salaire minimum ou à améliorer les conditions de travail dans les centres de soins de longue durée, par exemple.

Au deuxième jour du congrès, les débats se sont poursuivis sur ces résolutions à un rythme plus lent que prévu.

Vendredi, près de 80 % des militants inscrits au congrès ont donné leur aval à une résolution demandant que le salaire minimum soit porté à au moins 20 $ l’heure et indexé à l’inflation.

La résolution initiale prévoyait que le NPD militerait en faveur d’un salaire minimum à 15 $ l’heure. Mais beaucoup ont fait valoir que 15 $ l’heure n’est plus adéquat en raison de la hausse du coût de la vie. L’amendement pour réclamer un salaire de 20 $ l’heure a alors été proposé, puis adopté.

D’autres allocutions sont prévues samedi. La cheffe du NPD en Ontario, Andrea Horwath, doit prendre la parole, tout comme le leader du NPD en Saskatchewan, Ryan Meili. Le chef néo-démocrate, quant à lui, prononcera son discours dimanche, dernier jour du congrès.