(Québec) L’ensemble des syndicats du secteur public représentés par la CSN iront chercher des mandats de grève. La centrale syndicale dénonce les dernières offres du gouvernement Legault, qui laisse selon elle « dans l’angle mort des pans entiers des services publics » au moment où les négociations pour le renouvellement des conventions collectives piétinent.

La vice-présidente de la CSN, Caroline Senneville, a précisé mercredi que les syndicats demanderont à leurs membres des mandats pour obtenir pour un bloc de cinq jours de grève, à l’exception du secteur de la santé, où le nombre de jours sera illimité.

« Ce n’est jamais de gaieté de cœur qu’un syndicat utilise ce moyen de pression. Ça fait un an et demi qu’on négocie. […] Les travailleurs ne sont pas reconnus dans les dernières offres du gouvernement », a-t-elle affirmé.

Mme Senneville a toutefois affirmé que la CSN ajusterait sa stratégie en fonction de l’évolution des pourparlers aux tables des négociations, appelant le gouvernement à mettre de la « volonté politique » pour boucler des conventions collectives qui satisferont les syndiqués.

Des services publics en crise

La semaine dernière, la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, a déposé une nouvelle offre aux syndicats, faisant passer les hausses salariales de 5 % à 6 % en trois ans si la croissance économique prévue est au rendez-vous et que l’inflation dépasse 5 %. Des montants forfaitaires représentant 1 % du salaire la dernière année des prochaines conventions collectives ont aussi été ajoutés.

Pour la CSN, « le gouvernement ne prend pas la pleine mesure de la crise dans laquelle les services publics » sont fragilisés. La centrale syndicale affirme que les offres gouvernementales ne permettent pas de régler les problèmes d’attraction et de rétention des employés dans le réseau public.

La vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), Josée Marcotte, a également dénoncé le fameux 26 $ de l’heure que le premier ministre François Legault a promis aux préposés aux bénéficiaires au début de la pandémie. Elle affirme que cette cible se concrétise dans les négociations que pour les travailleurs des CHSLD, alors que ceux qui sont dans d’autres établissements n’auraient pas droit au même traitement.

« Le gouvernement est assez créatif dans ses primes [en les transformant en] courses à obstacles », a aussi dénoncé Mme Marcotte, selon qui cette rémunération serait atteinte qu’avec des primes et qu’elles ne seraient pas prises en compte, entre autres, dans les mécanismes encadrant les régimes de retraite.

En conférence de presse, mercredi, les représentants des syndicats de la CSN ont exhorté Québec de cesser son « mépris », et que sans « un changement de cap », le « moyen ultime » de la grève serait utilisé. Des syndicats affiliés à d’autres syndicats autrement qu’à la CSN ont également voté des mandats de grève.