S’il confirme sa candidature en vue des prochaines élections municipales, l’ex-maire de Montréal Denis Coderre ne sera pas seul en lice pour tenter de prendre la place de la mairesse Valérie Plante à la tête de la métropole.

Depuis le début de l’année, six nouveaux partis politiques se sont enregistrés auprès du Directeur général des élections du Québec (DGEQ) en vue des élections municipales à Montréal en novembre prochain.

Au total, la liste comporte maintenant 12 partis, tandis que trois noms ont été réservés sans être encore autorisés officiellement.

Certains de ces partis ne présenteront des candidats que dans un arrondissement, mais neuf d’entre eux pourraient viser la mairie de Montréal, avec une équipe de candidats qui se présenteront dans divers arrondissements. D’autres partis pourraient aussi se former d’ici au scrutin du 17 novembre.

La multiplication des partis signifie-t-elle que la démocratie se porte bien à Montréal, ou alors que l’insatisfaction envers l’administration en place est grande ?

« À mon avis, c’est un signe qu’il y a un vide en ce moment », répond Danielle Pilette, spécialiste en gestion municipale et professeure à l’Université du Québec à Montréal (UQAM).

Je ne suis pas certaine que c’est nécessairement un signe d’insatisfaction, mais la question qui se pose, c’est de savoir si [la mairesse Valérie Plante] est la personne de l’avenir pour Montréal.

Danielle Pilette, spécialiste en gestion municipale et professeure à l’Université du Québec à Montréal

À titre de comparaison, lors du scrutin de 2013, des candidats de cinq partis se faisaient la lutte pour la mairie, en plus de six indépendants. Le parti de l’ex-maire Gérald Tremblay, Union Montréal, qui avait dirigé la métropole depuis les fusions de 2001, venait d’être dissous, et la commission Charbonneau battait son plein pour examiner l’attribution des contrats publics dans l’industrie de la construction.

Pour les élections de 2017, trois partis avaient présenté un candidat à la mairie : Projet Montréal (Valérie Plante), Ensemble Montréal (Denis Coderre) et Coalition Montréal (Jean Fortier). Cinq candidats indépendants avaient aussi leurs noms sur les bulletins de vote.

Multiplication des partis

Pour 2021, outre Projet Montréal et Ensemble Montréal, dirigé de façon intérimaire par Lionel Perez, qui forme l’opposition officielle à l’hôtel de ville, cinq nouveaux partis autorisés par le DGEQ devraient présenter des candidats à la mairie.

Les autres partis autorisés concentrent leurs efforts dans un arrondissement en particulier : Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce (Équipe CDN–NDG et Courage–Équipe Sue Montgomery), Outremont (Citoyen.ne.s Outremont), Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension (Quartiers Montréal), Anjou (Équipe Anjou) et LaSalle (Équipe Barbe).

Trois noms de partis ont aussi été réservés auprès du DGEQ.

Le nom Réunifier Montréal a été réservé par Nicolas Poirier. Cependant, le parti annonçait récemment sur son site web que son nom changeait pour Relancer Montréal et qu’une annonce officielle aurait lieu le 24 mars. C’est ce parti qui fait paraître des publicités anti-Valérie Plante sur les réseaux sociaux et ailleurs sur le web depuis plusieurs mois.

Sabin Lévesque, ancien candidat du parti de Maxime Bernier aux élections fédérales de 2019, a quant à lui réservé le nom Grand MTL.

Enfin, le nom Lachine a d’abord été réservé par André Lavigne.

L’arrivée de plusieurs petits partis, ayant moins de notoriété que ceux qui sont en place depuis plusieurs années, peut-elle faire une différence lors du scrutin de novembre prochain ?

Oui, selon Danielle Pilette. « La multiplication des partis peut faire en sorte de partager le vote, souligne l’experte en politique municipale. Plus il y a de partis, plus le vote risque d’être dilué. Mais ça dépendra aussi de la participation aux élections. »