(Montréal) Une table politique a été inaugurée vendredi pour faciliter les discussions entre l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL) et le gouvernement du Québec. Celle-ci permettra aux différentes nations de participer à l’élaboration de politiques les concernant, au lieu de les subir, a dit le chef de l’APNQL, Ghislain Picard.

Il nous fallait mettre sur pied un espace commun, « un nouveau ton », pour établir une relation politique qui était « jusque-là, un peu vide de sens », a souligné le chef. Au cours des deux dernières années, depuis l’élection du gouvernement de la Coalition avenir Québec, « cela frisait un peu le dialogue de sourds », juge-t-il.

M. Picard a exprimé la lassitude des Premières Nations : se faire imposer des politiques et des décisions prises par le gouvernement et être dans une perpétuelle position de réaction face à ces annonces. La table permettra de « prévoir les coups plutôt que les subir », a illustré le chef.

L’espace de discussion étant créé, la prochaine étape sera de dresser la liste des enjeux qui y seront discutés.

Celle-ci n’est pas arrêtée, mais d’ores et déjà le chef a mentionné des sujets qui font l’objet d’un « fossé considérable » entre le gouvernement québécois et les différentes nations autochtones.

Il a fait allusion à la notion de racisme systémique, niée par le gouvernement et son chef François Legault, ainsi que son refus d’adopter la Déclaration des Nations unies sur les peuples autochtones.

Le ministre responsable des Affaires autochtones, Ian Lafrenière, s’est déclaré très satisfait de cette première rencontre, qui n’est que la première d’une grande série de discussions lors desquelles « aucun sujet ne sera tabou », promet-il, pas même le racisme systémique envers les Autochtones. On a peut-être des positions différentes à ce sujet, mais « cela ne nous empêche pas d’écouter ni d’en parler », assure le ministre.

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Le ministre responsable des Affaires autochtones, Ian Lafrenière

Plus d’une centaine de personnes se trouvaient à la table politique virtuelle ce vendredi — des chefs autochtones comme des élus de l’Assemblée nationale, a-t-il ajouté. « C’est important de se parler de nation à nation. »

Ces rencontres ont pour but de guider les actions du gouvernement pour les actions politiques futures. La table s’est aussi donné un grand rendez-vous économique pour l’automne, pour la relance post-pandémie, a-t-il ajouté.