(Québec) Paul St-Pierre Plamondon a annoncé jeudi qu’il enverrait une plainte à l’Université d’Ottawa pour dénoncer les propos « méprisants » contre le Québec formulés par le professeur de droit Amir Attaran. Ce dernier a répliqué que le chef du Parti québécois dirigeait une formation politique « essentiellement obsolète […] dont la naissance méprisable repose sur la prétention d’un exceptionnalisme ethnique et sur la suprématie blanche des pures laines ».

Depuis quelques jours, M. Attaran écrit sur son compte personnel Twitter que le Québec est « l’Alabama du Nord », en lien avec les soins de santé offerts aux autochtones et le récent scandale impliquant le CISSS de Lanaudière. Le professeur de droit a également écrit que le Québec pratiquait un « lynchage médical » envers les Premières Nations et que le premier ministre François Legault était un « suprémaciste blanc ».

Paul St-Pierre Plamondon estime qu’« on n’est pas ici devant [une question] de liberté d’expression, parce que critiquer le gouvernement du Québec, critiquer le Québec, c’est sain ».

« Je le fais régulièrement. On est bel et bien devant une série de commentaires qui sont constants, des commentaires qui sont diffamatoires, méprisants, dénigrants envers le Québec et les Québécois », a-t-il dit jeudi.

Dans la plainte officielle qu’il enverra à l’université, et qu’il promet de rendre publique, le chef péquiste entend rappeler « comment le colonialisme britannique, depuis des siècles, fait en sorte que les francophones sont méprisés, dévalorisés et font l’objet de commentaires stigmatisants et intolérants ».

M. St-Pierre Plamondon veut que l’établissement « fasse une déclaration qui reconnaisse davantage le caractère diffamatoire et constant des agissements de ce professeur ».

Attaran réplique

Dans un courriel transmis à La Presse, Amir Attaran écrit que le chef péquiste a le « droit de transmettre toute plainte motivée par ses principes ethniques irrationnels et demeurés ».

« Ce qu’il pense ne m’importe pas le moins du monde, car, en vertu de la Constitution du Canada, notre pays est multiculturel, et M. Plamondon doit faire entrer ça dans son cerveau desséché », ajoute le professeur de l’Université d’Ottawa.

Amir Attaran affirme dans son courriel envoyé à La Presse que ses « motivations sont simples : il n’y a qu’une province au Canada qui nie de façon honteuse, délirante et extravagante que le racisme systémique existe. Aussi longtemps que ce sera le cas, le Québec n’aura ni mon respect ni celui de la majorité du Canada – absolument aucun ».

De plus, il dit rire « très fort des souverainistes qui ont fait un grand drame au sujet de la liberté universitaire dans le cas d’une professeure blanche et francophone, et qui cherchent maintenant à réduire au silence un professeur à la peau foncée et anglophone. Il est impossible de ne pas savourer cette hypocrisie ».

Dans une déclaration transmise à La Presse, le directeur des communications institutionnelles de l’Université d’Ottawa, Patrick Charette, affirme que « ce professeur ne parle pas au nom de l’Université d’Ottawa ; il n’a d’ailleurs jamais affirmé que c’était le cas ».

« Son opinion est la sienne et il l’a exprimée sur son compte Twitter personnel. Son opinion ne reflète en rien celle de l’Université d’Ottawa », écrit M. Charette.