(Ottawa) Les membres du Parti conservateur débattront d’un éventail de propositions politiques lors du congrès de la fin de semaine prochaine, mais jusqu’à présent, aucune ne portera sur l’avortement.

Et ce, malgré les pressions de groupes antiavortement pour amener plusieurs de leurs idées au congrès, dont la plus importante pour eux : la suppression de la politique existante selon laquelle un gouvernement conservateur ne réglementera pas l’avortement.

Seulement 34 des 196 idées soumises par les associations de circonscription du parti iront à tous les délégués au congrès pour les votes, après des tours de vote préliminaire par les associations de circonscription qui travaillent avec un processus rationalisé en raison de la nature virtuelle de l’évènement.

Parmi les idées qui ont été choisies, il y en a une qui vise à protéger la liberté d’expression sur les campus et une autre qui cherche à donner plus de pouvoir au commissaire à l’éthique pour punir les députés et les sénateurs.

Il y a aussi des modifications aux politiques existantes, dont la position du parti sur l’environnement, avec un amendement proposé pour clarifier une chose : « Nous avons reconnu que le changement climatique est réel. Le Parti conservateur est prêt à agir. »

La série de résolutions et de modifications qui sont également proposées à la constitution du parti a été publiée mercredi soir.

Le combat des conservateurs sociaux se poursuit

Les efforts des groupes antiavortement pour faire avancer leur cause ne sont pas nécessairement terminés. Leur prochaine initiative est d’essayer d’obtenir une ligne dans la constitution du parti qui dirait que les conservateurs « adhèrent officiellement au caractère sacré de toute vie humaine “ de la conception à la mort naturelle ” ».

Pour ce faire, ils veulent utiliser une disposition de la constitution qui permet d’envisager des amendements constitutionnels s’ils sont appuyés par les signatures de délégués d’au moins 100 associations de circonscription.

Mais on ne sait pas s’ils pourront vraiment le faire, car les règles du congrès ne prévoient pas cela comme une option et elles semblent remplacer la constitution. Le parti n’a pas été en mesure d’apporter des éclaircissements mercredi soir.

Le travail des conservateurs sociaux pour dominer la convention a commencé il y a des mois et a pris un nouvel élan lorsque le chef Erin O’Toole a expulsé le député Derek Sloan du caucus du parti.

M. Sloan, un conservateur social, avait amassé une part importante de cette faction lors de la course à la direction de l’année dernière et son éviction a laissé un goût amer parmi ses partisans.

Il a juré de riposter en obtenant suffisamment de délégués à la convention pour s’assurer que le parti demeure un « vrai bleu ». C’était une pointe contre M. O’Toole, qui a utilisé cette expression pendant la course à la direction lorsqu’il a promis de défendre les conservateurs sociaux.

Une conservatrice sociale hôtesse

PHOTO TIJANA MARTIN, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Leslyn Lewis

Erin O’Toole a balayé l’idée que les conservateurs sociaux contestent son leadership, mais il a semblé envoyer un signal mercredi selon lequel il ne les laisserait pas de côté.

Leslyn Lewis, qui a terminé troisième dans la course à la direction et qui bénéficie également d’un solide soutien dans les cercles de droite, a été nommée l’hôtesse du congrès, avec Archy Beaudry, un animateur de radio québécois.

Mme Lewis se présente pour le parti aux prochaines élections dans un bastion conservateur des régions rurales de l’Ontario.

« Alors que les libéraux planifient clairement une élection bientôt, ce congrès est important pour que les membres de notre parti se réunissent, partagent des idées et tracent la feuille de route pour assurer l’avenir du Canada avec un gouvernement conservateur dirigé par Erin O’Toole », a-t-elle déclaré dans un communiqué.

Le parti a indiqué que plus de 5500 conservateurs se sont inscrits pour assister à l’évènement de trois jours, ce qu’ils ont qualifié de record.