(Ottawa) Le prochain budget fédéral ne contiendra pas, selon toute vraisemblance, les hausses de transferts en santé réclamées par les provinces et territoires.

Le premier ministre Justin Trudeau a réitéré vendredi que le gouvernement fédéral est « absolument » prêt à en discuter de nouveau avec les provinces et territoires, mais seulement une fois la pandémie actuelle passée.

« Absolument, on va s’asseoir pour parler avec les provinces et territoires de comment on va augmenter les transferts en santé et s’assurer que les Canadiens soient bien servis par un système de santé renouvelé post-pandémie », a-t-il déclaré en conférence de presse.

« Mais ces conversations-là doivent avoir lieu après qu’on ait passé à travers cette crise actuelle », a insisté le premier ministre.

M. Trudeau a tenu ces propos au lendemain d’une conférence de presse virtuelle des premiers ministres des provinces et territoires qui l’ont exhorté, une fois de plus, à hausser les transferts fédéraux afin qu’ils couvrent 35 % des coûts totaux en santé.

Ils ont demandé, de façon unanime, une hausse de 28 milliards dans le prochain budget fédéral.

M. Trudeau dit que son gouvernement a déjà transféré des « dizaines de milliards » de dollars afin d’appuyer les provinces et les territoires depuis le début de la pandémie, et qu’il est prêt à faire « tout ce qui est nécessaire » pour aider les Canadiens à passer à travers cette crise.

« Huit dollars sur dix dépensés pour appuyer les Canadiens dans cette pandémie sont venus directement du gouvernement fédéral », a-t-il fait valoir.

Le premier ministre du Québec, François Legault, qui préside le Conseil de la fédération, a insisté jeudi que ces dépenses fédérales en pleine pandémie sont « non récurrentes » et qu’un déséquilibre fiscal sera à prévoir si rien ne change.

Les provinces et territoires disent que leurs systèmes de santé étaient déjà mis à l’épreuve avant la pandémie, et que la situation va s’aggraver une fois qu’elle sera terminée avec les chirurgies et autres procédures médicales reportées.

Si le budget fédéral n’inclut pas une hausse substantielle des transferts en santé, M. Legault n’exclut pas d’en faire un enjeu électoral lors d’éventuelles élections fédérales.