(Ottawa) Un comité parlementaire a entendu vendredi des femmes qui disent avoir été traumatisées par les lenteurs de Pornhub à retirer des vidéos d’exploitation sexuelle publiées sur son site Web.

Témoignant devant le comité d’éthique de la Chambre des communes, trois femmes ont accusé le géant montréalais de la pornographie en ligne d’avoir ignoré leurs demandes répétées de supprimer des vidéos mettant en scène des agressions sexuelles ou des relations sexuelles avec des mineures.

Les accusations contredisent directement les récents témoignages de dirigeants de la société mère de Pornhub, MindGeek, qui assurent que l’entreprise réagit rapidement aux publications illégales et travaille activement pour supprimer toute pornographie juvénile.

Victoria Galy a indiqué vendredi qu’il avait fallu l’enquête du New York Times et son propre procès au civil, en décembre — plus de deux ans après avoir commencé à alerter Pornhub —, pour que l’entreprise retire finalement des dizaines de vidéos et d’images d’elle. Ces vidéos, publiées sans son consentement et dépeignant des relations sexuelles non consensuelles, l’ont conduites par la suite à entretenir des idées suicidaires, a-t-elle dit aux députés fédéraux.

MindGeek est menacée d’une action collective au Québec, pour avoir tiré profit de matériel pornographique montrant des agressions sexuelles de mineures et des activités sexuelles non consensuelles.

L’action collective demandée au tribunal réclame une indemnisation minimale de 600 millions pour « toutes les personnes dans le monde qui, depuis 2007, ont eu des vidéos ou des photos intimes d’elles (y compris du matériel d’abus sexuels sur des enfants, des images d’agression sexuelle et des images intimes non consensuelles) affichées sans leur consentement sur un site Web appartenant ou exploité par l’une des entités MindGeek, directement ou indirectement ».

L’entreprise est également poursuivie en Californie par 40 femmes qui affirment que la société continue de tirer profit de vidéos pornographiques d’elles publiées sans leur plein consentement.

Pornhub soutient qu’elle a supprimé toutes les vidéos téléchargées par des « utilisateurs non vérifiés ». Mais cette décision est intervenue après que Visa et MasterCard ont décidé en décembre de ne plus autoriser l’utilisation de leurs cartes de crédit sur le site Pornhub.

Témoignant devant le même comité plus tôt ce mois-ci, David Tassillo, copropriétaire et chef de l’exploitation de MindGeek, a soutenu qu’entre 8 et 10 millions de vidéos téléchargées par des « utilisateurs non vérifiés » avaient été supprimées du site Web.