(Ottawa) Annamie Paul tentera sa chance de nouveau dans Toronto-Centre.

La cheffe du Parti vert du Canada a annoncé jeudi sa candidature à l’investiture en vue d’une éventuelle élection fédérale. Elle se prépare à une revanche dans la circonscription où elle a subi la défaite lors d’une élection partielle déclenchée à la suite de la démission de l’ancien ministre des Finances Bill Morneau

Mme Paul est arrivée en octobre deuxième derrière la nouvelle venue libérale Marci Ien, mais elle a recueilli un bon tiers des votes exprimés.

La décision met fin aux conjectures à savoir si Mme Paul comptait se présenter dans l’une des circonscriptions électorales favorables aux verts en Ontario, comme Guelph ou Toronto-Danforth.

L’attention se porte désormais sur les défis auxquels elle sera confrontée dans l’un des bastions libéraux les plus puissants du pays — la circonscription est rouge depuis 1993.

« Il ne fait aucun doute qu’il y avait peut-être des endroits plus sûrs pour me présenter, a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse virtuelle dans le quartier St. James Town de Toronto. Je suis également un peu nerveuse à ce sujet. »

« Il n’y a pas de siège sûr pour les verts, à part ceux que nous avons actuellement », a-t-elle ajouté.

Mme Paul, qui est née dans la circonscription, espère utiliser Toronto comme base pour soutenir les autres candidats locaux et profiter d’un accès rapide au pôle médiatique du Canada.

« Je crois que nous pouvons créer une tête de pont en Ontario », a-t-elle dit, s’exprimant devant une caméra portable à l’extérieur d’un centre communautaire, son mari et ses deux enfants à l’arrière-plan.

Cette annonce est la plus récente initiative des verts, qui ont trois députés au Parlement, en prévision d’une éventuelle campagne électorale alors que les partis examinent leurs bassins de candidats et relancent les collectes de fonds.

Mme Paul, qui a eu le dessus sur sept candidats à la direction au début octobre, tente de tracer une voie médiane au sein d’un groupe comportant toutes les nuances de vert, des éco-socialistes aux faucons climatiques économiquement conservateurs.

Sur le plan politique plus large, Mme Paul a orienté le parti vers un terrain socialement plus progressiste qui empiète directement sur le territoire du NPD, appelant à un revenu viable garanti, à un régime d’assurance-médicaments universel et à une éducation postsecondaire gratuite.

Elle s’est également concentrée sur la crise dans les foyers pour personnes âgées, où le nombre de décès liés à la COVID-19 continue d’augmenter à un rythme alarmant.

Le centre de Toronto comprend des quartiers où de nombreux résidents occupent des emplois précaires, y compris des travailleurs essentiels qui sont exposés à des risques plus élevés d’infection à la COVID-19.

Mme Paul a réitéré son appel à une stratégie nationale sur le logement, à la décriminalisation de la possession de drogue associée à des programmes d’approvisionnement sûrs et à une plus grande reconnaissance des diplômes étrangers.

Mme Paul a présenté les suites de la pandémie comme une occasion d’amener de nouveaux électeurs dans le giron du Parti vert.

« Ce genre de perturbation est, je pense, une occasion pour les gens de reconsidérer leurs priorités pour réfléchir au genre de représentation qu’ils veulent voir pour leurs communautés », a-t-elle déclaré.