(Québec) Le Parti québécois (PQ) déposera une motion cette semaine afin de stopper l’agrandissement controversé du cégep anglophone Dawson à Montréal au coût de 100 millions.

Ce projet servirait à créer de nouvelles places au collégial anglophone et non seulement à rendre les lieux plus spacieux pour la clientèle actuelle, a dénoncé le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon lundi

Selon lui, tout réinvestissement devrait plutôt être dirigé en priorité vers le réseau collégial francophone pour équilibrer le nombre de places dans les cégeps en fonction de la démographie montréalaise.

Les données suggèrent en effet qu’il y aurait davantage de places dans le réseau anglophone que dans le réseau francophone sur l’île de Montréal à partir de cette année.

Soulignons que le projet de l’agrandissement de Dawson est le seul projet collégial retenu par le gouvernement caquiste pour faire partie des chantiers d’infrastructures à réaliser de façon accélérée, en vertu d’une loi adoptée en décembre.

« Le gouvernement Legault finance notre propre assimilation avec des fonds publics, alors que la situation (linguistique) est déjà problématique » à Montréal, a dénoncé le chef péquiste, en entrevue avec La Presse Canadienne lundi.

Le gouvernement de la CAQ devrait en premier lieu financer de nouvelles places dans les cégeps de langue française, plutôt que de demander au fédéral de revoir sa Loi sur les langues officielles, comme il l’a fait récemment, ou de promettre une énième fois de revoir la loi 101, a plaidé M. St-Pierre Plamondon.

« C’est un geste très révélateur de la véritable nature de la CAQ. La CAQ va même plus loin que les libéraux. C’est le symbole d’une dynamique linguistique qui ne va pas dans la bonne direction. »

Le gouvernement et le collège ont toujours fait valoir que l’agrandissement allait servir à accommoder la clientèle actuelle qui manque d’espace.

Cependant, la nouvelle directrice de Dawson travaille actuellement à rehausser le devis de l’établissement, donc le nombre d’étudiants qu’il peut accueillir, selon ce qu’a appris Radio-Canada.

« Le gouvernement et le collège ont menti à la population », a accusé le chef péquiste.

Il a tenu à assurer qu’il n’était pas question par cette motion de retirer aux anglophones le droit de poursuivre leur cursus collégial en anglais, mais bien d’« équilibrer le financement » en fonction du nombre de places au collégial en français sur l’île de Montréal.