(Québec) Un an plus tard, la crise de la COVID-19 est toujours gérée de façon opaque au Québec, déplore la cheffe de l’opposition officielle, Dominique Anglade.

Lorsqu’un gouvernement en démocratie s’octroie des pouvoirs extraordinaires, il doit faire preuve d’une transparence tout aussi extraordinaire, a-t-elle fait valoir en point de presse, jeudi.

La cheffe libérale a rappelé que depuis le début de la pandémie, le gouvernement de François Legault a accordé 669 contrats d’achat d’équipements pour 3 milliards de gré à gré.

Il s’est procuré des masques de toute urgence l’an dernier sans jamais divulguer les coûts, que Mme Anglade présume « exorbitants ».

En outre, ni le premier ministre Legault ni le directeur national de la santé publique, le Dr Horacio Arruda, n’ont rendu publics les avis écrits de la santé publique, tel qu’ils s’y étaient pourtant engagés.

Plusieurs demandes d’accès à l’information ont été refusées ou perdues « dans les dédales de l’administration gouvernementale », a poursuivi Mme Anglade.

Enfin, les critères associés au code de couleurs du gouvernement n’ont jamais été expliqués à la population.

Résultat : les Québécois ne savent pas ce qui mènera à l’assouplissement ou au durcissement des mesures sanitaires dans leur région.

« Ça, ce sont les problèmes que l’on voit aujourd’hui, mais imaginez tout ce qu’on ne sait pas », a déclaré Mme Anglade.

« Le manque de transparence […] depuis le début de la pandémie, combiné au refus du premier ministre de tenir une véritable enquête publique indépendante, alimente […] la suspicion », a-t-elle ajouté.

Les avis s’en viennent, dit Legault

La question de la transparence a rebondi à la période des questions jeudi, où M. Legault a promis de diffuser les avis écrits de la santé publique « dans les prochains jours ».

« Je demande à la cheffe de l’opposition officielle d’être patiente. »

Il s’est défendu de manquer de transparence, disant fournir « beaucoup beaucoup d’informations à chaque jour », notamment sur le nombre de cas de COVID-19 et le nombre d’hospitalisations.

Quant aux critères associés au code de couleurs, il y en a quatre, a-t-il dit : le nombre de cas, d’éclosions, d’hospitalisations et la stabilité dans chacune des régions.

Tout ça manque de précision, a rétorqué Dominique Anglade en brandissant un tableau.

L’Alberta, a-t-elle indiqué en se référant au document, a clairement établi des balises pour lever des restrictions, d’abord si la province atteint 600 hospitalisations, puis 450, etc. « C’est clairement spécifié. »

En réponse, M. Legault a affirmé que l’Alberta avait effectué mercredi 6000 tests de dépistage, comparativement à 34 000 pour le Québec.

« M. le président, on aura tout vu ! La cheffe de l’opposition officielle, maintenant son modèle, c’est l’Alberta », a-t-il raillé. L’Alberta compte 1671 décès liés à la COVID-19, et le Québec, 9941.