(Ottawa) Les conservateurs fédéraux réclament un comité spécial de la Chambre des communes consacré aux relations canado-américaines.

Ils mettront de l’avant l’idée lors d’un débat à la Chambre des communes, jeudi, consacré aux affaires de l’opposition.

Leur motion appelle à ce que le comité se concentre sur les relations économiques entre les deux pays et note, étant donné la pandémie en cours, « la nécessité d’un plan sérieux pour la reprise économique qui reconnaisse l’intégration de l’économie nord-américaine ».

Alors que le comité proposé aurait un mandat large, les conservateurs veulent que l’accent soit mis sur deux sujets : les dispositions Buy American proposées par le président américain Joe Biden et le dossier de l’oléoduc d’Enbridge, connu sous le nom de canalisation 5, que certains responsables américains veulent fermer.

Si la motion est approuvée, le nouveau comité serait responsable de produire des rapports sur ces questions dans certains délais, et aurait également le pouvoir de convoquer la vice-première ministre, le ministre des Affaires étrangères et l’ambassadeur du Canada aux États-Unis comme témoins.

Le comité se pencherait également sur le travail que le gouvernement canadien fait avec les États-Unis pour se procurer un flux constant de vaccins contre la COVID-19.

Les motions des journées de l’opposition ne sont pas contraignantes pour le gouvernement, bien qu’elles puissent être utilisées pour créer une pression politique en faveur de l’action.

L’appel à un comité spécial Canada-États-Unis fait écho à une précédente tentative réussie des conservateurs pour créer un comité similaire pour se concentrer sur les relations Canada-Chine, malgré les objections des libéraux.

Cette initiative a été menée par l’actuel chef du parti, Erin O’Toole, lorsqu’il était porte-parole des conservateurs en matière d’affaires étrangères.

Les dispositions Buy American et l’avenir d’Enbridge Line 5 sont des enjeux politiques brûlants.

L’oléoduc transporte chaque jour des millions de litres de liquides utilisés dans le propane, traversant des parties du nord du Michigan et du Wisconsin pour aboutir à Sarnia, en Ontario.

Le gouverneur du Michigan souhaite la fermeture de l’oléoduc et les militants écologistes font pression sur le président Biden pour qu’il le soutienne, à l’instar de sa récente décision d’annuler la construction de l’oléoduc Keystone XL.

Les conservateurs ont accusé les libéraux de ne pas en faire assez pour convaincre Joe Biden de changer d’avis sur Keystone, et disent maintenant qu’il faut travailler davantage pour s’assurer que la canalisation 5 reste ouverte, afin de protéger les emplois associés.

M. Biden prône également des politiques d’achat protectionnistes, un problème que le premier ministre Justin Trudeau a abordé lors de son appel avec la vice-présidente américaine Kamala Harris plus tôt cette semaine.

Les entreprises canadiennes ont fait part de leurs craintes de ne plus pouvoir soumissionner sur les contrats du gouvernement américain, et le bureau du premier ministre Trudeau a déclaré qu’une partie de son appel avec Mme Harris visait à « éviter les conséquences involontaires » d’une approche Buy American.