(Trois-Rivières) Alors que les militants ont voté samedi contre la proposition de la gratuité scolaire portée par l’aile jeunesse du Parti québécois, le chef Paul St-Pierre Plamondon a affirmé qu’il allait rencontrer les jeunes de sa formation afin de « réécrire les objectifs » avec eux.

« Dès ce soir, je me rassois avec les jeunes péquistes et on réécrit les objectifs [afin qu’il] soient peut-être moins noir ou blanc », a affirmé Paul St-Pierre Plamondon, lors d’un point de presse en clôture du congrès. Le chef péquiste a dit vouloir atteindre l’objectif commun de « l’égalité des chances pour tous ».

Plus tôt en après-midi, les militants ont voté contre la proposition de « garantir la gratuité scolaire du primaire à l’université », au terme d’un long débat. Au micro, Jordan Craig Larouche, militant de l’aile jeunesse, a fait valoir que l’éducation gratuite était en « directe continuité avec les principes fondamentaux sur lesquels le Parti québécois a été fondé ». Le jeune militant a ajouté qu’il était difficile de payer « 2000 $ de droits de scolarité quand on gagne 15 $ de l’heure ». « On n’est pas tous des fils et filles de riches », a-t-il lancé.

Cette proposition « n’est pas justifiable dans un contexte d’augmentation des prix partout », a rétorqué Jocelyn Caron, président du conseil exécutif national du PQ. Il propose de faire en sorte que l’argent ne soit un « frein » pour personne en matière d’accès à l’éducation. Un autre militant opposé à la gratuité scolaire a soutenu qu’il était « infiniment plus utile d’avoir des mesures ciblées » comme les programmes de prêts et bourses.

Plus tôt en matinée, lors d’une mêlée de presse, Paul St-Pierre Plamondon avait affirmé qu’il avait « de la misère à concevoir qu’on pourrait payer l’université à une famille qui gagne 500 000 $ par année ». Le chef du Parti québécois estime qu’il faut faire des choix et que la gratuité visait « les familles avec moins de moyens ». Il a laissé entendre que les foyers touchés seraient ceux qui se situent au-dessous du revenu médian.

M. St-Pierre Plamondon a rappelé qu’avant d’offrir l’éducation gratuite pour tous, il y avait d’autres priorités telles que « la protection de l’enfance et des aînés ».

Questionnée pour savoir si, selon elle, la position du chef était en contradiction avec l’objectif de l’aile jeunesse, Marie-Laurence Desgagné, présidente du Comité national des jeunes du Parti québécois, a précisé que la gratuité serait « graduelle ». « Ce n’est pas irréconciliable avec la position du chef, qui propose d’abord d’offrir la gratuité scolaire à ceux qui en ont le plus besoin », a-t-elle soutenu, avant le début du congrès.

Mme Desgagné a ajouté que l’objectif n’était pas nécessairement d’appliquer la gratuité scolaire du jour au lendemain « si les Québécois ne sont pas rendus là ».

La « mère des CPE » au congrès

« Les CPE, c’est nous », a rappelé M. St-Pierre Plamondon, au sujet de la création de ce réseau il y a 25 ans. « On est en train de dire aux Québécois que chaque enfant a droit à de la qualité et que chaque parent a le droit de trouver une place pour ses enfants », a-t-il souligné.

L’ancienne cheffe Pauline Marois a d’ailleurs fait une apparition surprise en vidéoconférence au congrès. Qualifiée de « mère des CPE », elle a affirmé que le modèle des centres de la petite enfance était un « rêve inachevé » pour elle. L’ancienne cheffe a évoqué le désir qu’elle avait d’instaurer des services de vaccination ou de consultation psychologique pour aider les parents dans les CPE.

Alors qu’une grève sévit dans le réseau, Mme Marois se désole du fait que le gouvernement de François Legault ne le développe pas davantage.

Avec La Presse Canadienne